L'issue de cette crise va faire bouder ceux qui portent des valeurs contraires à notre époque. Dans un entretien qu'il a accordé à l'agence Charq Al Awsat, le secrétaire général du FLN a déclaré que traiter avec les animateurs du mouvement de redressement constituerait «une trahison du serment que je fais devant les militants sincères quant au respect des principes du FLN». Ayant déjà traité ces animateurs de «sous-traitants d'une cause», M.Benflis a indiqué dans cet entretien: «Ce mouvement qui se présente comme étant un redressement n'est en réalité qu'une forme de rébellion contre un parti légal et sa direction élue, dans l'unique but de ramener le FLN à soutenir la candidature du président pour un deuxième mandat», ajoutant qu'ils sont des sous-traitants, dont la mission prendra fin dès que la tâche pour laquelle ils sont désignés sera terminée. A propos du congrès que s'apprête à organiser le mouvement dirigé par Abdelaziz Belkhadem, M.Benflis dira: «C'est une réunion illégale que prépare l'administration en dehors des structures du parti, avec la participation de personnes qui, en général, n'ont aucune relation avec le FLN.» Revenant sur les derniers événements qui ont émaillé la manifestation organisée par les députés de son parti devant le siège de l'APN, Benflis s'est dit outré par un tel comportement de «la part d'un président-candidat qui vient encore une fois de piétiner toutes les lois de la République dont la Constitution, en utilisant des méthodes contraires à la pratique démocratique». La marche des élus du parti majoritaire, organisée dimanche dernier en guise de protestation contre la décision de justice qui a gelé les activités et les avoirs du FLN, a été violemment réprimée par les forces de l'ordre. Plusieurs députés ont été blessés, dont un grièvement, des dizaines d'arrestations ont été effectuées dont celle d'un membre du bureau politique placé sous contrôle judiciaire. «La première victime dans ces événements douloureux est la démocratie et le pluralisme politique que le président veut faire avorter», a dit Benflis dans le même entretien, ajoutant: «Nous sommes décidés à lui barrer la route, car le peuple algérien a payé de sa chair ces acquis que nous devons protéger.» Pour le secrétaire général du FLN, l'issue de cette crise va faire bouder «ceux qui portent des valeurs contraires à notre époque. Quelles que soient les entraves et les difficultés, les exemples ne manquent pas dans l'histoire des nations, le peuple algérien s'est toujours attaché à la liberté et a refusé l'injustice.» S'agissant de l'éventualité de la dissolution de l'APN, Benflis a affirmé qu'il ne sera pas choqué par une telle décision maintenant que «le président de la République a démontré que la stabilité des institutions ne figure pas parmi ses préoccupations». En revanche, «le parti du FLN ne perdra pas ni sa majorité ni sa légitimité populaire qui ne s'accommode pas avec les calculs politiciens». Dans ce même registre, il a affirmé que «le FLN n'a pas peur d'aller vers le peuple algérien et d'affronter la situation. Ce qui le préoccupe, dit-il, «c'est de voir les acquis du peuple algérien être victime de l'aventurisme politique et des calculs étroits».