La dernière déclaration du général Mohamed Lamari a ragaillardi le groupe des onze. Le siège du FLN connaîtra aujourd'hui une animation des grands jours. Le groupe des onze «rendra une visite de solidarité au secrétaire général du vieux parti, Ali Benflis», a indiqué le porte-parole du parti, Abdeslam Medjahed. Si le retrait du MSP du groupe et l'arrivée du PRA ne sont pas encore certains, en revanche, le Ccdr a rejoint officiellement le groupe. Par cette forme de «solidarité active», le groupe aurait décidé de tenir ses réunions au siège du FLN. La crise que subit le vieux parti depuis maintenant neuf mois semble constituer un véritable catalyseur. La plupart des tendances qui animent la scène politique nationale se sont réunies autour d'une même plate-forme. Il sera question, lors de la rencontre de demain, des modalités de la mise en oeuvre des revendications consacrées dans la plate-forme scellée mardi dernier. Maintenant que l'attitude à adopter vis-à-vis de l'armée ainsi que le rôle que celle-ci devrait jouer lors du prochain scrutin présidentiel sont clairs, il reste à trouver les moyens adéquats pour donner corps aux revendications de la plate-forme. Lors de leur conclave, la semaine dernière dans la permanence de M.Benyellès, la plupart des signataires se sont montrés «extrêmement satisfaits» par les déclarations faites par le chef d'état-major de l'ANP. Dans une déclaration à la presse lors de la rencontre au Musée du moudjahid, Mohamed Lamari a explicité la notion de «neutralité» telle que prônée par son institution. Les onze ont alors relevé de grandes similitudes entre leur demande et ce que compte entreprendre l'armée dans le cadre de ses prérogatives institutionnelles. Aussi, estiment-ils que la grande muette a rejoint les grandes lignes de leurs revendications. Une grande polémique s'est déclenchée suite à la publication de la plate-forme du groupe. Dans un entretien accordé au journal londonien Al-Hayat, le ministre des Affaires étrangères Abdelaziz Belkhadem, qui est aussi coordinateur du mouvement de redressement, a violemment critiqué «l'appel pour l'intervention de l'armée fait par le groupe des onze». Or, les signataires ont rejeté en bloc les accusations selon lesquelles ils auraient tenté de faire intervenir l'armée. Ils expliquent, par contre, qu'ils se sont contentés de «toucher du doigt le grave déséquilibre dans le rapport de forces à la suite du retrait de l'armée de la scène politique et de la proclamation publique de sa neutralité lors de la prochaine présidentielle».