L'artiste patriote «Toute activité culturelle et artistique en direction de ma mémoire, doit être consacrée à l'intérêt général du village», a recommandé Chérif Kheddam de son vivant. L'association Chérif Kheddam du village Boumessaoud, commune Imsouhal à Tizi Ouzou, a procédé aujourd'hui, samedi 26 janvier, à la première commémoration du décès de Chérif Kheddam intervenu le 26 janvier 2011. Pour honorer sa mémoire, les enfants du village natal de l'artiste, ont décidé à l'unanimité de prendre en charge l'ensemble des frais relatifs à cet événement en plus du soutien de l'Assemblée populaire communale, qui en connaissance de cause, ont pris toutes les dispositions nécessaires pour l'accueil des invités, en plus des routes qui seront dégagées, dans le cas où la neige peut les bloquer, en raison de fortes chutes de neige que connait la région ces derniers jours. En reconnaissance à l'auteur de la fameuse chanson immortelle, Loukane dhitoughal themzi, adhekadhaaghe widhe Iyidjane (Si la jeunesse revenait, je rattraperai ceux qui m'ont devancé) et tant d'autres tubes riches de sens et immortels, organisateurs, citoyens et autorités locales, renouent avec la culture de la solidarité, du respect pour la mémoire des artistes et hommes de culture à l'image de l'enfant prodige de l'Algérie entière. Par ailleurs, au-delà du programme qui a été concocté à l'occasion, l'association Chérif Kheddam a décidé de faire de la maison familiale du défunt un musée, afin d'immortaliser l'ensemble de ses oeuvres artistiques et musicales et pourquoi pas l'enrichir avec d'autres produits du terroir, a-t-on appris auprès de M. Aït Amar Nacer, un des membres organisateurs et aussi, l'un des premiers à avoir accueilli la dépouille du défunt au salon d'honneur de l'aéroport international d'Alger. A l'occasion de cet événement aussi modeste qu'il soit, mais riche de sens, de nombreux invités ont répondu favorablement à l'invitation des organisateurs, à commencer par le manager M.Boudjelida, Farid Ferragui, Idheflawen, Ouazib Mohand Ameziane, Djaafar 14 ans, un jeune talent qui promet beaucoup pour la chanson kabyle et plus, sans oublier l'un des maîtres du chant algérien, Taleb Rabah, qui s'est excusé pour des raisons de santé, tout en saluant et en encourageant l'initiative. Le village Boumessaoud vivra en fait la rencontre avec la famille du défunt, à commencer par son fils Salah, ses cousins à l'image de Si Youcef, Ahmed et d'autres qui viendront d'Alger et de l'étranger pour la communion et l'union des enfants du village Boumessaoud, qui n'oublient jamais ses valeurs. Répondant à son appel, Chérif Kheddam a souhaité de son vivant, être enterré dans son village natal à Boumessaoud, sa tombe étant caractérisée par sa simplicité. C'est-à-dire, sans marbre et sans ornement. Chérif Kheddam, a demandé de ne jamais exploiter sa mémoire et oeuvres à des fins commerciales. «Toute activité en direction de ma mémoire, doit être consacrée à l'intérêt général du village», a-t-il recommandé de son vivant. L'association Chérif Kheddam, a été créée avec son consentement et autorisée de son vivant. Un nombre important de ses oeuvres sont restées inédites en plus du projet du rassemblement de tout son répertoire qu'il devait faire sortir au grand public. En raison de sa maladie, l'objectif n'a pas été réalisé malheureusement. Le plus pauvre, c'est celui qui n'a rien laissé en termes de créations intellectuelle, scientifique, artistique, culturelle. Repose en paix, seigneur de la musique et poésie algériennes contemporaines.