C'est pour diagnostiquer les causes et les raisons des retards qu'une journée d'étude a été organisée au niveau de l'Université Akli Mohand-Oulhadj. En présence des cadres du secteur, des entreprises, des bureaux d'étude, le wali et le président de l'Union nationale des entrepreneurs algériens M.Harbi Arezki ont, dans leurs interventions, passé en revue les raisons qui sont à l'origine du non-lancement des projets de réalisation de 8003 unités habitables, inscrites en 2010 pour le segment social. Toutes les interventions se sont accordées à dire qu'il ne s'agit pas d'un quelconque manque de bâtisseurs, d'agrégats mais surtout d'un problème bureaucratique mis à l'actif de l'organisme en charge, en l'occurrence le maître d'ouvrage. Avant d'engager le débat avec les présents, la directrice de l'urbanisme et le représentant de la Dlep ont tour à tour disserté sur le thème de la maîtrise de l'oeuvre mais aussi sur les apports des nouvelles techniques de construction et de la nécessité d'aller vers des centrales à béton et le béton prêt à l'emploi. Malgré les quelques réserves émises par le directeur du CTC qui a insisté sur le contrôle permanent du produit à sa fabrication et à son arrivée, unanimement, les présents ont été convaincus des avantages quant au coût, à la réduction des délais... que confère le béton préparé. La DUC annoncera que dans le cadre de l'application du décret 08/15 portant obligation d'achever les constructions, 1753 dossiers ont été introduits et 447 ont été réglés pour l'exercice 2012. Précisons que la wilaya de Bouira connaît un déficit en logements sociaux bien qu'elle dispose d'une cimenterie, d'usines pour produit rouge, de carrières d'agrégats et de plus de 800 entreprises. C'est ce paradoxe et cette contradiction qui pose problème. Les entreprises boudent l'office malgré ses prix qui sont de loin concurrents comparativement à ceux fixés pour les projets d'utilité publique. «C'est pour lever les équivoques que nous avons réuni les différents partenaires et essayer d'éclairer cette zone d'ombre qui sanctionne plus de 19.000 familles qui attendent un toit, qui bloque 24 milliards de dinars dans les caisses de l'état et qui reste une opportunité pour recruter plus de 18.000 ouvriers» dira le premier responsable de la wilaya. Le président de l'Ugea insistera sur la nécessité de participer à ce défi. Le P-DG de l'entreprise Ergozoth de son coté, invitera l'assistance à aller vers la modernisation des instruments de réalisation. Cette entreprise qui a le mérite d'être le précurseur dans la réalisation des glissières en béton a fait appel à une main d'oeuvre internationale pour ses projets du pôle universitaire M. Amrane Seffouane précisera que les pays développés ont industrialisé le bâtiment et l'Algérie a les moyens de faire mieux. En guise d'autres solutions pour faire avancer les choses, il proposera des amendements dans l'élaboration des cahiers des charges, notamment aux points attribués à la qualification de l'entreprise. «Il est inadmissible de mettre une entreprise qui cotise 8 millions de DA au niveau de la Caisse d'assurance avec celle qui paye 10.000 Da. Les investissements sont différents. Il faut catégoriser les offres en réservant des quotas aux petites entreprises.» La présence des élus communaux à cette réunion n'est pas fortuite. «La répartition des logements est détaillée par commune. Chaque élu a maintenant les données pour pouvoir suivre les projets.» A noter que le projet des 8003 logements concerne 43 communes de la wilaya puisque celles d'Ahl Laksar, daïra de Bechloul, de Boukram, daïra de Lakhdaria, ont lancé les logements inscrits en 2010.