Il a récupéré un pouvoir judiciaire qui lui a échappé à travers l'APN, majoritairement dominée par le FLN de Benflis. Alors que certains milieux avaient annoncé Abderazak Bouhara comme président du sénat, c'est Abdelkader Bensalah qui s'est succédé à lui-même. Dans une motion de soutien, les groupes parlementaires ont reconduit hier, à l'unanimité, le président sortant à la tête du sénat pour la période s'étalant entre 2004 et 2007. Avec l'installation, par la même occasion, des sénateurs désignés dans le cadre du renouvellement partiel du tiers présidentiel et ceux élus lors des partielles du 30 décembre 2003, M.Bouteflika peut se prévaloir désormais, d'une majorité absolue au niveau de la deuxième chambre. Théoriquement, environ 80% des sénateurs sont acquis au président de la République. Une simple arithmétique fait ressortir cette tendance. Aux 52 sénateurs du RND qui ont appelé, lors de son dernier conseil national, M.Bouteflika à se présenter à la présidentielle prochaine, il faut ajouter les 48 sénateurs qu'il a lui- même désignés et par voie de conséquence lui sont acquis. A ceux-là s'ajoutent 10 autres sénateurs se revendiquant du mouvement de redressement. Pourquoi se nourrir de merles quand les perdrix ne font pas défaut? Le pouvoir législatif, qui a échappé au président à travers l'APN, dominée par le FLN de Benflis, vient d'être définitivement comblé à travers la nouvelle composante du sénat. La majorité des membres du tiers présidentiel a donné son accord de principe, à en croire M.Boussenane sénateur et redresseur reconduit, pour la création d'un comité de soutien au président sortant, M.Bouteflika. En effet, selon M.Boussena, une ligue nationale qui regroupera tous les comités de soutien pour la réélection de Abdelaziz Bouteflika, sera créée lors de la réunion qui aura lieu le 22 janvier à la salle El Mouggar. Le FLN qui a raflé la mise lors des élections locales et législatives de 2002, n'a pas pu renverser la vapeur puisqu'il s'est retrouvé avec seulement 10 sénateurs. Les partielles qui se sont déroulées le 30 décembre, n'ont pas confirmé la majorité du FLN de Benflis qui en conteste les résultats. Mais le conseil constitutionnel a proclamé, dimanche dernier, les résultats officiels des élections pour le renouvellement de la moitié des membres élus du Conseil de la nation qui se sont déroulées mardi dernier à travers 46 wilayas. L'opération électorale n'ayant pas eu lieu dans les wilayas de Tizi Ouzou et de Béjaïa, se tiendra, selon le président du conseil constitutionnel, Mohammed Bejaoui, après l'organisation d'élections partielles dans ces deux wilayas. Par ailleurs, le scrutin a été annulé pour irrégularités des opérations électorales dans quatre wilayas. Il s'agit, selon un communiqué du conseil constitutionnel, de Blida, El Bayadh, Tissemsilt et Souk Ahras. Avec cette nouvelle configuration au niveau du sénat, on retombe sur le même paysage qui l'a marqué depuis sa création au lendemain des élections législatives de 1997. Un parti majoritaire, le RND, qui soutient un président de la République. Tronquée, d'une présence réelle des partis islamistes, il faut dire que la chambre haute, qui votera la loi électorale prochainement, est moins représentative que l'APN.