Le conflit se durcit Les négociations à l'Eniem sont suspendues jusqu'au retour du P-DG d'une mission. Le front social est en ébullition dans la wilaya de Tizi Ouzou. Depuis quelques jours, la tension est montée d'un cran dans le front social local. Plusieurs mouvements de grève continuent encore de paralyser des institutions publiques et des entreprises économiques comme l'Eniem et la briqueterie de Fréha. A l'Université de Tizi Ouzou, ce sont les étudiants de la faculté des sciences juridiques qui ont débrayé depuis quelques jours. Leur mouvement inscrit dans la durée a vite été relayé par leurs camarades de la faculté des sciences économiques et de gestion. A côté du secteur de l'enseignement supérieur, le palier du secondaire de l'éducation nationale est lui aussi paralysé par une grève à laquelle avait appelé le Cnapest. Largement suivi, le mouvement risque lui aussi de se prolonger dans les jours et semaines qui viennent. Hier, les travailleurs de la briqueterie de Fréha ont de leur côté entamé un débrayage illimité dans le temps. Notons également que les rues de la ville de Tizi Ouzou n'ont pas chômé en matière de contestation. A l'appel de leur coordination nationale, les gardes communaux ont marché hier. Des revendications socio-professionnelles et de statut sont à l'ordre du jour des contestataires qui ont répondu à l'appel dans une trentaine de wilayas. En effet, le mouvement de grève des travailleurs du complexe industriel Eniem de Tizi Ouzou entamé la semaine dernière se poursuivait encore hier. Du côté des représentants des travailleurs, l'on annonce un durcissement, la poursuite inéluctable de l'action car le président directeur général se trouverait en mission à l'étranger. Raison pour laquelle donc, les négociations sont suspendues jusqu'à son retour, prévu dimanche de la semaine prochaine, selon des sources proches. Contacté par nos soins, le président du comité de participation M.Ramadhane Aguini évoquait la mise sur pied d'une commission chargée de mener les négociations avec la direction de l'entreprise. Les pourparlers débuteront selon toute vraisemblance dimanche prochain. Parallèlement à cette grève qui paralyse le plus grand complexe industriel de la wilaya, d'autres unités situées dans la même zone industrielle de Oued Aïssi entament des débrayages à partir d'hier. C'est ainsi le cas de la briqueterie de Fréha. Le secteur de l'éducation dans la wilaya de Tizi-Ouzou se trouve également paralysé dans son palier secondaire. Les lycées sont en effet en grève depuis lundi passé à l'appel du Cnapest. La contestation est motivée par des revendications d'ordre socio-professionnelles mais pas uniquement. L'insécurité qui règne dans les établissements, dégénérant parfois en batailles rangées entre gangs dans les cours des lycées, se trouve parmi les causes du débrayage. Les représentants syndicaux évoquent aussi le refus de la tutelle de doter le syndicat d'un siège digne des enseignants, malgré l'insistance de ces derniers et l'accord du ministère. A l'Université la situation n'est guère reluisante. Deux grandes facultés sont à l'arrêt à cause justement de mouvements de grève simultanés. Les étudiants de la faculté des sciences juridiques de Boukhalfa et ceux des sciences économiques et de gestion ont débrayé depuis la semaine dernière. Les revendications sont hélas, les mêmes que celles qui ont provoqué les grèves des années précédentes. L'absence de la sécurité au sein des campus et les mauvaises conditions d'hébergement figurent toujours parmi les doléances des étudiants. L'on se rappelle que ces derniers ont observé un grand nombre de sit-in devant le siège de la wilaya ainsi que des marches pour alerter l'administration sur la situation délétère qui prévaut même dans les chambres. Des étudiants ont, pour rappel, été agressés à l'arme blanche à Boukhalfa et des étudiantes agressées devant le portail de leur cité à Tamda.