En appui au mouvement de grève de protestation, décidé à l'issue d'une assemblée générale tenue à Targa Ouzemour avant-hier, les travailleurs des cinq résidences universitaires de Bejaia se sont rassemblés hier devant le siège du rectorat. Après une semaine de grève, les résidences universitaires de la wilaya de Bejaia ont renoué avec la contestation. L'amélioration de leurs conditions socio-économiques et de travail sont pour l'essentiel les motivations qui ont mis le feu aux poudres. Les résidences «U» de Targa Ozemour, Berchiche I et II, les 1000 lits sont concernées par ce mouvement. Un appel a été lancé également aux autres travailleurs des cités «U» du reste des universités du pays afin de rejoindre la lutte. La fédération des travailleurs des résidences U affiliés au Snapap a affiché sa détermination de maintenir son mouvement de protestation en l'élargissant à travers le pays. Il s'agit pour les travailleurs frondeurs de dénoncer «l'injustice» dont ils sont victimes. La majorité des employés sont toujours des contractuels avec des salaires ne dépassant pas les 17.000,00 DA après des années d'expérience. Sur les 1 300 travailleurs exerçant dans les résidences universitaires de Bejaia, seuls 250 sont titulaires, d'où ces revendications de permanisation des contractuels et vacataires et la promotion des travailleurs cumulant de longues années de service. Les travailleurs des oeuvres universitaires de Béjaïa réclament également «des augmentations salariales à hauteur de 50%, l'intégration des corps communs et employés des oeuvres universitaires dans le statut de l'enseignement supérieur, la révision du statut particulier et du régime indemnitaires et le versement de rappels des salaires avec effet rétroactif à compter de janvier 2008 et octroi des primes de risque, salissure et contagion». La grogne ne touche pas seulement les travailleurs. Les étudiants vivent aussi une situation des plus critiquée. En témoigne cette déclaration affichée dans les campus et des résidences universitaires. Le comité des étudiants de la résidence universitaire Tahar Djaout a dénoncé les conditions socio-pédagogiques de l'université de Béjaïa, citant pèle mêle les travaux de rénovation qui s'éternisent, les bousculades pour le transport universitaire par insuffisance de bus, les coupures récurrentes d'électricité dans les résidences, la restauration indigeste dans les réfectoires...