Le Front des forces socialistes vient de rompre le silence. Le conseil fédéral de Béjaïa, qui s'est réuni vendredi dernier en présence des élus et des responsables de section, a rendu publique, hier, une déclaration dans laquelle il a abordé d'une manière détaillée la situation politique, caractérisée, selon lui, par un processus de «faux dialogue avec des faux délégués et pour de fausses solutions». Dans ce document, le FFS fait clairement savoir son intention de ne pas se laisser faire. Principalement concerné par la nouvelle conjoncture que traverse le dossier kabyle, notamment par la 6e incidence liée à «la révocation des indus élus», le parti d'Aït Ahmed sort de sa réserve au moment même où l'opinion commençait à s'interroger sur son silence. D'emblée, le conseil fédéral du parti d'Aït Ahmed à Béjaïa s'en prend directement aux délégués engagés dans ce qu'il considère comme «un simulacre de dialogue» dont la substance se réduit, estiment-ils, «à la distribution d'oboles, la délivrance de titres d'agents de médiation et des agréments pour la prédation et la corruption des notables par les mafias locales». A ce titre, le conseil fédéral du FFS les qualifie de «groupuscule d'agitateurs, missionnaires sans scrupule, politiquement conditionnés et matériellement intéressés». Cela étant, le FFS s'interrogera longuement sur «le devenir des revendications citoyennes et les limites de la privatisation et travestissement de l'Etat». Les responsables du parti d'Aït Ahmed trouveront ensuite anormal de «prétendre rendre justice aux victimes du Printemps noir en pactisant avec le sinistre Ahmed Ouyahia». Plus loin, le FFS soutiendra que «derrière le feuilleton de conclaves se cache l'obsession maladive d'un chef d'Etat non élu cherchant une légitimité». Pour le FFS, tout ce qui se trame en ce moment n'est qu'«une préparation des conditions pour l'annonce en Kabylie de la candidature du chef de l'Etat». Poursuivant son analyse, le conseil fédéral du FFS de Béjaïa parlera d'«un arrangement, concocté entre les parrains des oligarchies régnantes et délégués interposés portant sur le bon déroulement du scrutin de 2004». Un arrangement «qui ressemble étrangement à l'accord de la honte du 22 avril qui a dilapidé les immenses sacrifices de la grève du cartable», ajoutent-ils encore. Pour toutes ces raisons et pour marquer sa position, le FFS de Béjaïa dénonce «le compromis des appareils de la domination», salue «la vigilance et la maturité de la population» et réaffirme «son attachement plein et entier au respect des principes de légitimité et des normes de légalité». En conclusion, les responsables du plus vieux parti d'opposition démocratique met en garde le pouvoir «sur les conséquences graves que pourrait engendrer la poursuite de cette manoeuvre dangereuse» et appelle ses militants et sympathisants à se mobiliser pour la poursuite du combat pour l'«avènement d'une deuxième République».