A quelques mois de l'élection, la rue vit au rythme des dits et des non-dits. La marche et l'appel à une grève générale initié à Haïzer, à l'occasion de Yennayer par l'aile anti-dialoguiste du mouvement citoyen viennent ponctuer une période caractérisée par une guéguerre entre les deux clans. La Cccwb a mandaté les délégués de M'chedallah et de Taghzout lors des rencontres avec le gouvernement. Ces délégués, Hakim Kacimi et Djaffer Abdedou, forts de l'aval de neuf comités sur onze, ont participé aux réunions entre Ahmed Ouyahia et la délégation de l'interwilayas. L'aile qui refuse ces prises de langue et qui englobe trois comités, justifie sa position par la non-satisfaction du sixième préalable retenu à Raffour et le rejet des indus élus. Pour les plus initiés, cet argumentaire cache mal les dessous et les intentions inavouées. Le vrai prétexte reste la rivalité éternelle qui divise les deux formations politiques phares de la région, le FFS et le RCD, pense un citoyen. En faisant une fixation sur ce point, les proches du parti de Saïd Sadi veulent régler un compte avec les partisans de Hocine Aït Ahmed, auquel ils reprochent sa participation aux dernières législatives. A Bouira, seules cinq communes sont sans élus: M'chedallah, Aghbalou, Ath Mansour, Ahnif et Saharidj, des circonscriptions de la daïra de M'chedallah où Kacimi a son mot à dire. En exigeant le départ des élus, les anti-dialoguistes, qui ne se sont, à ce jour, pas prononcé sur l'échéance présidentielle prochaine, tentent de cacher l'échec subi lors des législatives où le suffrage s'est déroulé malgré les incidents, conclura notre interlocuteur. Le fait qui crédibilise cette vision, reste les liens qu'entretiennent certains délégués de cette tendance avec le RCD. Depuis la dernière venue de Sadi, les locaux du parti voient défiler les animateurs opposés au dialogue. Le discours inverse est tenu contre les délégués de M'chedallah et de Taghzout que certains catégorisent parmi les fidèles du FFS. Hakim a été élu sur la liste du front avant de quitter ses rangs. S'agissant du champ politique mais sur un tout autre plan, les tendances rivales au sein du FLN, s'activent en vue d'un positionnement en prévision de la prochaine élection. Si pour les pro-Benflis, la feuille de route reste fidèle, l'autre aile dite des redresseurs vient de voler en éclats. Le score plus que ridicule enregistré par son candidat au remplacement du tiers élu du sénat, 17 voix contre 132 au postulant vainqueur, l'omission volontaire du porte-parole de la mouvance par le président de la République, sont les deux causes qui ont précipité l'implosion du groupe. Le rappel par les instigateurs de la campagne de déstabilisation du FLN de l'ex-président de la commission de surveillance des élections et d'un membre influent de l'organisation des moudjahidine, est perçue comme une autre manoeuvre et une recherche de crédibilité. Le troisième cercle en ébullition, toujours en prévision de l'élection présidentielle et l'ACB (Association citoyenne de Bouira). Initiée par M.Seriak et Aïssa Aïssat, alors conseiller du Président en 1999, cette association a disparu pour réapparaître récemment. C'est au CSP du chef-lieu que le bureau de wilaya a annoncé son allégeance à une nouvelle candidature du président. En conclusion et à quelques mois de l'élection, la rue vit au rythme des dits et des non-dits.