Après avoir entériné le rejet de la présidentielle, les archs se penchent, désormais, sur la campagne anti-vote. En effet, cette option extrême s'est traduite, hier, à l'occasion du 25e conclave interwilayas qui s'est déroulé à Bounouh (Boghni) dans la wilaya de Tizi Ouzou. Ainsi, après avoir longuement entendu les «24» quant au désaccord qui a induit le clash archs-gouvernement, la plénière qui a applaudi la décision de la délégation de quitter la table des négociations a dénoncé l'attitude du pouvoir voulant soumettre l'officialisation de tamazight au référendum. Sur ce chapitre, il convient de signaler que quatre délégués de Bouira parmi les cinq qui ont pris part aux deux rounds du dialogue ont brillé par leur absence à Bounouh. Une défection motivée selon certains délégués, par «la démarche ultra-dialoguiste de Hakim Kacimi et de ses compagnons». A ce titre, la délégation de la Cccwb était conduite par Djaâfer Abdeddou. Devant cet état de fait, les archs n'avaient d'autre alternative que de recourir à leurs méthodes radicales, pour maintenir la pression sur le pouvoir. Dans ce sens, le rejet de la présidentielle qui se profile a été choisi comme l'instrument politique idoine pour «mettre les représentants de l'Etat devant leurs responsabilités». Et pour donner un effet immédiat à leur option, les archs ont donné hier, le coup de starter à leur campagne anti-vote. Une campagne qui sera ponctuée par une série d'actions (meetings, marches, grèves, sit-in...) élargie au territoire national. En même temps, la commission de réflexion qui a conçu cette campagne n'a pas omis de lancer un appel aux forces vives de la nation pour se joindre au mot d'ordre du mouvement de même que l'interpellation des ONG internationales. Cela dit, un appel au retrait des candidats à l'élection présidentielle sera également diffusé. En sus, les archs dans l'objectif de donner plus de percussion à leur démarche ont rédigé un appel destiné aux citoyens pour «refaire le coup des législatives et des locales». «Le devenir de la nation est entre vos mains, vous êtes interpellés à faire face et à assumer votre responsable pour recouvrer votre dignité et votre honneur longtemps bafoués. C'est là, un passage obligé pour donner son sens plein et entier, à la primauté de la citoyenneté», peut-on lire dans cet appel. Les dix coordinations de wilayas (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Alger, Boumerdès, Tipasa, Sétif, Bordj Bou-Arréridj, Khenchela et Batna) ont également procédé à l'élaboration d'un document de rejet de l'élection. Cette copie, à quelques points près, des documents élaborés lors des périodes préélectorales du 30 mai et 10 octobre 2002, porte les raisons et autres motivations de cette démarche «mûrement réfléchie». Composée de trois chapitres (préambule, le pourquoi du rejet et une conclusion). Ce document explique les raisons politiques, sociales et historiques du rejet de l'élection. «Le rejet de la prochaine élection présidentielle scellera définitivement le divorce entre la population et le régime», estiment les archs. Perçue comme «un miroir aux alouettes», la prochaine présidentielle «ne se différenciera pas des précédentes puisqu'un candidat sera désigné au nom d'un consensus en porte-à -faux avec la volonté populaire», ajoutent-ils. «Or, aller à cette élection dont la finalité est de sauvegarder un système aux abois, c'est hypothéquer à jamais la chance de lui porter le coup de grâce». Cela étant, les archs après huit mois de réalisme politique ont signé, hier, à Bounouh leur retour à la protesta la rue à travers une campagne anti-vote qui s'annonce déterminante pour son devenir.