L'attentat anti-chiite de vendredi à Quetta, dans le sud-ouest du Pakistan, a fait 81 morts et 178 blessés, selon le dernier bilan officiel communiqué hier par un responsable de la police locale. Parallèlement, la communauté chiite menaçait de manifestations si on n'arrêtait pas très vite les auteurs de l'attentat, l'un des plus meurtriers au Pakistan contre les chiites, qui constituent environ 20% des 180 millions d'habitants de ce pays musulman majoritairement sunnite. Une bombe contenant près d'une tonne d'explosif, cachée dans un camion-citerne et actionnée à distance, a explosé en fin de journée samedi sur un marché local à Hazara Town, une ville chiite de l'ethnie hazara située dans la banlieue de Quetta, la capitale du Baloutchistan, selon les autorités locales. Cette province pakistanaise frontalière de l'Iran et de l'Afghanistan est le théâtre de violences intercommunautaires et de nombreux attentats contre les forces de l'ordre. Depuis le début de l'année, les attentats anti-chiite ont déjà fait près de 200 morts, contre 400 pour l'ensemble de 2012, qui était déjà, selon Human Rights Watch, l'année la plus meurtrière pour les chiites. Hier, Azizullah Hazara, dirigeant du Parti démocratique Hazara, a donné 48 heures au gouvernement de la province pour s'attaquer aux auteurs de l'attentat, avant de lancer de grandes manifestations.