Beaucoup de jeunes étaient là pour acclamer une nouvelle fois le président. Le boulevard a été bien choisi pour accueillir le président de la République. Il symbolise les hauts faits de l'histoire contemporaine de notre pays. Le nom de Abbas Laghrour revient à chaque instant et à chaque débat engagé. En effet, le boulevard Nasri, pavoisé de drapeaux, s'étire sur plusieurs centaines de mètres. Sur les trottoirs, une population plutôt jeune est venue acclamer le président de la République. Tôt le matin, on assistait à une effervescence non coutumière. Une visite symbolique mais dont la population khenchelie attend beaucoup. Après une halte furtive à l'entrée de la ville pour procéder à l'inauguration de la stèle commémorative de chouhada et la pose de la première pierre du complexe historique de la Wilaya I, M.Abdelaziz Bouteflika a entamé «son bain de foule» en sillonnant l'artère principale de la ville. Des accolades, des mots choisis, des embrassades...ont jalonné ce parcours. Des cris scandant «pour un deuxième mandat» s'élèvent de la foule en délire. Des colombes blanches, symbole d'une paix «retrouvée», sont lâchées vers le ciel. Il a fallu plus de quatre heures pour terminer les tâches inscrites au programme. Ainsi, le centre de loisirs scientifiques constitue un bijou acquis par cette wilaya. Il reste le symbole de la culture à venir pour la jeunesse assoiffée de savoir. Cette réalisation, dont la date d'inscription remonte à 2001 et dont les délais n'étaient que de 15 mois, souffre aujourd'hui d'une insuffisance de l'enveloppe financière pour achever les travaux, à savoir le faux plafond, le chauffage central, l'assainissement et surtout l'équipement de certains ateliers. Sur place, le président de la République a donné des instructions afin que des fonds soient débloqués. «Il ne faut plus revivre des situations comme celle-ci», ajoute M.Abdelaziz Bouteflika. Le deuxième point de la visite est le complexe omnisports «10.000 places» au centre-ville de Khenchela. Ce complexe a subi d'énormes retards car son inscription remonte à l'année 1989. Il a fallu attendre novembre 1990 pour voir les travaux démarrer. En effet, ce projet a connu d'énormes retards. Pendant une décennie, ce projet a connu seulement un taux d'avancement de 25%. Cette structure, qui permettra à l'avenir aux équipes sportives locales d'organiser des compétitions, pourra connaître une extension pour accueillir 50.000 spectateurs. A quelques encablures de ce stade, la commune de N'sigha vient d'acquérir un nouveau siège administratif et de bénéficier de l'alimentation en gaz de ville. Pourtant, N'sigha est fortement reliée à la ville puisqu'elle n'en est qu'à quelques kilomètres. Les deux communes sont même mitoyennes. 1010 foyers seront touchés par cette alimentation en gaz de ville et n'auront plus jamais à connaître le calvaire de la rareté de la bouteille de gaz. Ces deux réalisations ont été achevées dans les délais impartis. Au-delà, dans la périphérie du centre-ville de Khenchela, le président de la République a visité le chantier des travaux de protection du bassin versant de Babar. Malgré ce programme ficelé par les autorités locales pour cette deuxième visite présidentielle, la région de Khenchela souffre énormément d'un sous-développement chronique. En effet, la géographie de cette région, alliée à la constitution de cette wilaya, puisqu'elle renferme trois daïras issues l'une de Batna (Kaïs), l'autre de Tébessa (Chechar) et la dernière d'Oum El-Bouaghi (Khenchela), cette région n'a bénéfié presque d'aucun investissement des ex-wilayas-mères. Aujourd'hui, le retard accusé porte énormément préjudice à la population dont le taux de chômage est estimé entre 10 et 15%. Mais des atouts existent. Il suffit pour cela d'un peu de volonté pour remettre sur les rails le secteur de l'agriculture. Ainsi, la wilaya de Khenchela, avec une pluviosité des plus abondantes, mise énormément sur l'agriculture et l'élevage. Le secteur industriel n'attire personne. L'exemple le plus frappant reste le complexe de production de textile Wool-Mark qui ne fonctionne qu'au ralenti à cause de la concurrence mondiale. Il est évident cependant que l'agropastorale, allié à une forte pluviosité, reste le noeud gordien du développement. Les capitaux engrangés par ce secteur peuvent constituer à l'avenir les assises financières de la petite et moyenne entreprises. L'idéal dans ce cadre est de trouver une alternative des plus fructueuses pour arriver à faire activer cette jeunesse mais, aussi, inciter les futurs investisseurs à venir dans cette région pour fructifier leurs capitaux. Contrairement aux autres régions du pays, et ce, sur le plan politique, les deux tribus composant la population de Khenchela, à savoir les Nementchas et les Amamra, se partagent les postes de responsabilités entre l'APW et les APC. Cette osmose n'est que bénéfique pour la région où aucun problème n'est apparu à ce jour. Tout semble fonctionner dans un ordre réglé comme «les aiguilles d'une montre». Sans nul doute, cette spécificité profite à la population locale. Aujourd'hui plus qu'hier, on s'achemine vers un progrès dont les résultats probants à l'avenir feront de cette région un pôle où il fera bon vivre et travailler.