Le président de la FAF n'ira pas battu d'avance aux deux scrutins. Alors qu'approche à grands pas le coup d'envoi de la phase finale de la CAN, il est un autre événement qui occupera le devant de la scène médiatique et dont l'Algérie sera l'un des pays qui s'y intéresseront le plus. Il s'agit du Congrès de la Confédération Africaine de Football au cours duquel on procèdera à l'élection du président de l'instance et des nouveaux membres de son bureau exécutif. C'est ce dernier scrutin qui concernera notre pays représenté, en la circonstance, par le président de la FAF, M.Mohamed Raouraoua. Le responsable du football algérien se présentera avec la ferme conviction de réussir mais il sait que la bataille sera loin d'être gagnée d'avance. Dans ce genre de scrutin de nombreux paramètres entrent en jeu mais il faut savoir que la CAF est une sorte de caste, voire de clan, qui n'accepte pas qu'on vienne la déranger dans ses habitudes. Tout nouveau prétendant, pour entrer dans son cercle fermé, doit être bien épaulé et assez habile pour focaliser autour de sa personne un grand nombre de voix. Il n'est pas nécessaire que les chances du candidat soient renforcées par les résultats de son football à l'échelle internationale. La plupart des membres du bureau exécutif de la CAF sont issus de nations dont l'équipe nationale et les clubs ne sont pas particulièrement brillants. Justement, le grand problème pour M.Raouraoua est que le vote se déroule par zone. Il sera candidat dans celle du nord, où il y aura deux postes à pourvoir, en compagnie de l'Egyptien Hani Abou Rida, du Libyen Abdulmagid Bushewsha, du Tunisien Slim Chiboub et du Marocain Saïd Belkhayat. Ce dernier, qui est l'un des deux membres qui siègent actuellement dans cette instance, sera, donc, candidat à sa réélection. Quant au second membre actuel du bureau de la zone nord, le Tunisien Slim Aloulou, ne se représentera pas, préférant se consacrer au scrutin pour le représentant africain au sein du comité exécutif de la FIFA, scrutin qui aura lieu, également, lors du Congrès de la CAF. Ce sera dans les jeux des coulisses et les tractations qui auront lieu avant les deux votes que la décision finale pourra basculer. Car Mohamed Raouraoua est également candidat au comité exécutif de la FIFA et une telle option est de nature à servir ses desseins pour, au moins, un scrutin. Il ne fait aucun doute que ses deux plus sérieux rivaux pour celui de la CAF seront le Marocain Belkhayat et le Tunisien Chiboub. Le premier a accédé au bureau exécutif en 1996 grâce à...un Algérien. Cela se passait à Johannesburg, en Afrique du sud, le Marocain bénéficiant du désistement de Larbi Brik, le président de la FAF à l'époque. On peut douter qu'il renvoie l'ascenseur à Raouraoua en Tunisie. L'homme a pris des habitudes à la CAF et il n'est pas près de les abandonner. Quant au second, il partira avec de gros avantages dont le fait que le Congrès se déroule en Tunisie, son pays, ne sera pas des moindres. Slim Chiboub est, en outre, un ami particulier du président Hayatou en plus du fait qu'il dirige, depuis de nombreuses années, l'ES Tunis, l'un des plus grands clubs du continent. D'ailleurs, il vient d'annoncer son départ de la présidence de ce club, un peu comme s'il était sûr d'atterrir dans les rouages de la CAF. Mohamed Raouraoua va devoir jouer serré tout en sachant qu'il vaut mieux tenter quelque chose que de rester les bras croisés. L'Algérie, ne doit pas rester en rade par rapport aux autres nations. Le drame c'est qu'elle traîne derrière elle une triste renommée qui fait dire que les plus sérieux adversaires des Algériens sont des Algériens. A ce propos, Raouraoua se rappellera l'épisode survenu à notre candidat Omar Kezzal en 1992, trahi par des écrits qui étaient parvenus aux électeurs à partir d'Alger. L'Algérie a besoin de la CAF tout comme la CAF a besoin de l'Algérie, grande nation de football. Il est nécessaire de mettre tous les atouts entre les mains du candidat de notre pays pour qu'il aille aux deux scrutins, renforcé. Issa Hayatou, qui se représentera pour un autre mandat, sait de quel poids pesait l'Algérie en 1988 lorsqu'il avait accédé à la présidence de l'instance africaine, une année où, justement, il avait fait la connaissance de Mohamed Raouraoua. Les deux hommes ont tissé, depuis, une longue amitié et savent que leurs intérêts sont communs.