Les responsables des hôpitaux au niveau de la capitale, à savoir ceux de Kouba, de Beni Messous et celui de Mustapha-Bacha ont démenti catégoriquement l'information qui avait circulé, hier, relative à l'apparition de la pneumonie atypique du Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère) en Algérie. Lors de notre visite à l'hôpital de Kouba, Mme Sadouki, directrice de l'administration, abasourdie par la propagation de cette rumeur, affirme qu'aucun cas d'épidémie de Sras n'a été enregistré au niveau de l'établissement. Elle rétorque calmement que «la presse algérienne a besoin de temps à autre de créer l'événement pour semer la panique au sein de la population». Cependant, lorsque nous sommes entrés dans la salle des urgences, nous avons croisé un asiatique allongé sur un brancard. Interrogé sur ce cas, la directrice nous révélera qu'il s'agit «d'un Coréen qui a fait l'objet d'un accident vasculaire cérébral». Est-ce vrai ou faux, reste à savoir? Pour lever le doute, on s'est rendu à l'hôpital de Beni Messous. Il est 16h 30, les responsables et médecins, qui devaient nous renseigner, avaient fini leur journée. Arrivés aux urgences, le Dr Cherfaoui affirme n'avoir pas entendu parler de cette épidémie. «Nous n'avons reçu aucune note jusqu'à présent concernant l'apparition de cette maladie.» Même réaction de la part des responsables de l'hôpital Mustapha-Pacha. «Si nous avions reçu ne serait-ce qu'un cas de cette épidémie, nous aurions averti déjà l'opinion publique. C'est notre devoir!», clame une infirmière. Par ailleurs, dans un communiqué parvenu à notre rédaction le ministère de la Santé, de la population et de la Réforme hospitalière a toutefois précisé que «l'origine de la rumeur réside dans le fait que deux des malades admis soient des ressortissants chinois. Si l'un d'eux a fait des complications respiratoires liées à son admission tardive, le deuxième a, par contre, et au même titre que l'ensemble des autres cas, reçu les soins nécessaires et quitté l'hôpital, expliquant que l'Algérie a mis en place un dispositif de surveillance et d'alerte sanitaire qui se déclenche à la moindre suspicion».