Avant même l'ouverture officielle de l'audiovisuel et le passage du texte de loi régissant le secteur devant les députés, l'Algérie possèderait huit télévisions privées sur le satellite Nil Sat. Ce n'est pas un constat de L'Expression, mais bien le bilan que le site de l'encyclopédie libre Wiképédia a révélé sur la page médias en Algérie, que le pays disposait après l'avènement de la révolution arabe d'une dizaine de chaînes algériennes. Bien sûr la libéralisation de l'audiovisuel n'obéit pas à la réalité politique du pays puisque, officiellement, aucune télévision n'est de droit algérien. Mais aujourd'hui avec la mondialisation audiovisuelle, tout est permis. La nationalité d'une chaîne tel que le revendique certains professionnels n'existe pas, elle se traduit par une politique, une ligne éditoriale et surtout un cachet culturel du pays cité. Si Al Jazeera émet de Doha, les chaînes MBC et Al Arabya qui sont financées par des capitaux saoudiens émettent de Londres et Dubai, même cas pour El Hurra TV, Cnbc ou ANN. Mais qui sont ces télévisions que Wiképédia identifie comme des chaînes algériennes? Si Ennahar TV, Echourouk TV, El Djazaïria TV Numidia News TV ou encore Hoggar TV ou DZshop, (qui est la première «télévision annonce» du paysage audiovisuel algérien), sont connues du téléspectateur algérien, il y a plusieurs autres télévisions que le téléspectateur algérien ne connaît ou ne sait pas qu'elles existent, puisque aucune annonce dans la presse ni site n'annonce l'arrivée de ces nouvelles télévisions. Parmi ces télévisions off-shore clandestines, il y a certaines qui viennent à peine d'être lancées. C'est le cas pour L'index Algerian TV qui est installée sur Nil Sat et dont les programmes sont animés par un seul animateur, Halim Boucheraki. Un animateur très convainquant, mais à force de faire toutes les émissions culturelles, historiques et politiques, ça décrédibilise la chaîne qui base toutes ses émissions sur un seul visage... Son studio est installé en toute légalité à Alger. Elle a même un plateau où elle a invité récemment des étudiants de l'Ismas pour parler de leur action de grève. Mais la conception des programmes, l'utilisation des musiques universelles et un style d'émission très standard, démontre le manque de moyens de cette chaîne. De plus, aucune information ni site n'indique les noms des propriétaires et des financiers de cette chaîne. A côté de cette chaîne, il y a également la chaîne El Atlas TV, qui sera bientôt lancée sur le satellite puisqu'une page Facebook avec le logo bleu ciel a été créée sur tous les réseaux sociaux. Cette chaîne appartiendrait à un avocat installé en France, beau-fils d'un haut responsable en fonction en Algérie. Le patron de la chaîne serait le chef du parti politique, Parti patriotique libre (PPL), Tarek Yahiaoui. On évoque même la participation au projet du directeur du quotidien Mon Journal, Hichem Aboud. Mais pour l'heure seule une page Facebook et un signal sur satellite indique l'existence de la chaîne. La chaîne envisage d'investir dans l'achat des programmes étrangers et envisage de produire deux à trois émissions de qualité, mais pour l'heure, le lancement de la chaîne est en stand-by après avoir annoncé qu'il sera effectif le 1er mars 2013. Ces férus de l'audiovisuel n'ont pas attendu l'adoption de la loi pour apparaître au grand jour et s'imposer sur le paysage audiovisuel algérien. [email protected]