Le président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi a refusé une offre de trêve avec Al Qaîda, initiée par des dignitaires religieux et tribaux, en exigeant que les insurgés du réseau extrémiste déposent au préalable les armes, a indiqué un responsable des services de sécurité. «Le président exige que les membres d'Al Qaïda déposent les armes, annoncent leur repentir et renoncent à leurs idées extrémistes», a déclaré le responsable, qui a requis l'anonymat. Il était interrogé au sujet de l'annonce par Al Qaîda dans la péninsule arabique (Aqpa), dans un communiqué mis en ligne lundi sur des sites islamistes, de l'échec d'une médiation menée par huit oulémas et dignitaires religieux pour une trêve de deux mois avec le gouvernement. Les médiateurs, qui ont pris l'initiative en janvier de proposer leurs bons offices pour un accord de paix entre Al Qaîda et le gouvernement, ont conclu à l'échec de leurs démarches, dans un communiqué publié le 5 février. Ils ont attribué cet échec au refus de M.Hadi de faire signer par son gouvernement une trêve de deux mois, pourtant acceptée et paraphée selon eux par le chef d'Aqpa, Nasser al-Wahishi. Le réseau extrémiste a confirmé la signature unilatérale de l'offre de trêve, négociée au nom des autorités par le chef des services de renseignement yéménites, Ghaled Moutahar al-Qamch, selon le communiqué des médiateurs. L'annonce de l'échec de la médiation a coïncidé avec un attentat à la voiture piégée attribué à Al Qaîda, qui a fait lundi 12 morts parmi des supplétifs de l'armée yéménite à Loder, dans le sud du Yémen. Loder est une ville de la province d'Abyane, dont plusieurs localités, y compris son chef-lieu Zinjibar, ont été sous le contrôle d'Al Qaîda pendant un an avant d'être reprises en juin dernier par l'armée et ses supplétifs. Depuis, les forces yéménites ont poursuivi la traque des partisans d'Al Qaîda, avec l'aide de drones américains qui ont mené plusieurs attaques ciblées contre des insurgés islamistes au Yémen. Al Qaîda avait profité de l'affaiblissement du pouvoir central, à la faveur de l'insurrection populaire contre l'ancien président Ali Abdallah Saleh en 2011, pour renforcer son emprise dans l'est et le sud du Yémen.