Le Sahel n'est plus le sanctuaire qu'il était pour les terroristes Alors que les doutes sur la mort des deux chefs terroristes Abou Zeïd et Mokhtar Belmokhtar, prétendument abattus par l'armée tchadienne, planent toujours, beaucoup d'observateurs s'interrogent d'ores et déjà sur la prochaine cible. Désigné en octobre dernier, comme émir de la zone du Sahel, en remplacement de Nabil Makhloufi tué dans un banal accident de la circulation près de Gao au Mali, Djamel Okacha, alias Yahia Abou El Hamam semble le prochain terroriste à abattre, notamment qu'il a été porté sur la liste noire des Américains des hommes à éliminer, au même titre que Mokhtar Belmokhtar. Abou Al Hammam, est présenté comme étant l'un des chefs terroristes les plus puissants, ayant servi au sein du Gspc, converti en une branche d'Al Qaîda au Maghreb à partir de septembre 2007. Retranché quelque part au Nord-Mali, suite à l'intervention armée française, ce sinistre terroriste est considéré comme l'un des chefs spirituels d'Al Qaîda au Maghreb islamique. A l'origine de la création de l'organisation, «les signataires par le sang», il joue un rôle clé dans la poursuite des activités terroristes de la nébuleuse. Des sources confient que c'est l'un des architectes de l'attaque contre l'installation gazière de Tiguentourine à In Amenas. C'est l'un des premiers leaders terroristes au Sahara. Il avait rejoint cette vaste région en 2004 pour servir aux côtés de MBM. Depuis son investiture, cet islamiste radical, est à même de dire qu'il est le numéro un de la nébuleuse au Sahara. Né en 1978 à Réghaïa, il est enrôlé très tôt au sein du Gspc, où il prendra part sans état d'âme à plusieurs attaques terroristes, notamment contre les forces de sécurité au centre du pays, avant de rejoindre le Sud vers 2004 où le Gspc est parvenu à s'y implanter progressivement. Sa nomination comme émir au Sahara et au Sahel, intervenait au moment où Al Qaîda au Maghreb islamique essuyait plusieurs pertes, relativement à la neutralisation de nombreux chefs. Comme cité dans nos précédentes éditions, il s'agit de Mohamed Aïssa alias M'Rigla qui était à la tête de Katibet El Fath El Moubine, abattu à El Milia, activement recherché depuis plusieurs années et de l'émir Tahar Bouhadma, qui dirigeait Katibet Abou Bakr Essadik, abattu, lui, à Blida. Plus d'une cinquantaine de chefs terroristes a été abattue dans la commune de Bouguera. L'émir de katibet Al Arkam, qui répond au nom de Madrouni Malek avec deux de ses acolytes dont un certain Tadjer Zouheir sont éliminés à Boumerdès. Toujours dans cette même wilaya, les militaires ont mis fin aux agissements de l'émir Abidi Mostapha alias Houdaïfa. Le plus gros poisson a été pris vivant le 15 août 2012 à Ghardaïa, à savoir le chef de la commission juridique d'Al Qaîda au Maghreb islamique. Il s'agit de Necib Tayeb, alias Abderrahmane Abou Ishak Essoufi. Quelque temps après, la nébuleuse perdait dans un accident de la circulation un de ses membres les plus influents, l'émir Nabil Makhloufi alias Abou Aklama. En attendant que les autorités compétentes algériennes confirment la mort d'Abou Zeïd et et de MBM, deux piliers d'Al Qaîda restent activement recherchés, un imam mauritanien et le mufti de la nébuleuse, qu'on appelle, Abou Hannas et Yahia Abou El Hamam. Bien connus de tous les services de sécurité, ces sanguinaires comptent sur l'appui des trafiquants de drogue et des marchands d'armes. Ayant tissé une véritable toile de milices, au Mali, en Mauritanie et au Niger, ces islamistes sont des plus redoutables. Si peu de chose est connu à propos d'Abou Hannas, beaucoup est dit sur Abou El Hamam. Il est à l'origine du rapt des sept étrangers dans le nord du Niger, dont trois ont été libérés contre une rançon, et le commanditaire de l'enlèvement d'un couple italo-burkinabé aux confins du Mali, en décembre 2009. Abou El Hamam a réussi à créer des alliances entre son organisation et des tribus touarègues au Mali et en Mauritanie et une connexion avec les contrebandiers qui s'adonnent à tout genre de trafic, ainsi qu'avec des organisations impliquées dans l'émigration clandestine.