Pour des sources bien imprégnées de la situation sécuritaire, ce redressement au sein de la nébuleuse n'est pas anodin, notamment lorsqu'il intervient dans un contexte du «tout-sécuritaire» au nord du Mali. Au moment où l'état-major procède à une surveillance accrue et à la fermeture partielle de ses frontières avec le Mali dans la perspective d'une éventuelle intervention au nord de ce pays, le présumé n°1 d'Al Qaîda au Maghreb islamique, Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdel Wadoud, décide d'introduire des changements au sein de sa sinistre organisation en nommant un certain Mohamed El Amine Ouled El Hacen Ouled El Hadhrami, alias Abdel Allah El Chenguiti à la tête de la katibet El Forkane, initialement confiée à Yahia Abou Hamam qui, lui, sera nommé à la tête de la zone du Gand-Sahara, appelée zone 6 par la nébuleuse. Le nouvel émir de katibet El Forkan est d'origine mauritanienne. Né en 1981, il sera emprisonné pour appartenance à une organisation terroriste en Mauritanie d'où il sortira en 2006. Il rejoindra Al Qaîda au Maghreb deux ans plus tard pour être nommé porte-parole de cette organisation au niveau de la zone 6 qui englobe désormais le sud du pays et le nord du Mali. Notons que Yahia Abou Hamam, l'un des plus fidèles de Droukdel avait remplacé Nabil Sahraoui, alias Abou Aklama tué dans un banal accident de la circulation non loin de Gao au nord du Mali. Certaines sources avancent que l'accident en question aurait été provoqué par un groupe rival qui agit sous la coupe de Mokhtar Benmokhtar. Pour des sources bien imprégnées de la situation sécuritaire, ce redressement au sein de la nébuleuse n'est pas anodin, notamment lorsqu'il intervient dans un contexte du «tout- sécuritaire» au nord du Mali. Al Qaîda au Maghreb islamique, qui constitue une véritable menace comme l'a reconnu Carter Ham, commandant d'Africom semble initier des affrontements contre ses émules Ansar Eddine et Mnla, deux formations armées favorables néanmoins à une sortie pacifique de la crise qui prévaut au nord du Mali. Une donne qui n'inspire pas Al Qaîda qui prétend à l'installation d'une base dans cette zone du Grand-Sahara. Par la désignation de ce Mauritanien comme émir de katibet El Forkan de l'émirat du Sahara en remplacement de Yahia Abou Hamam, investi comme chef de l'émirat du Grand- Sahara, la sinistre organisation vise à s'amarrer durablement au Sahel. Ladite katiba est plus ancrée selon nos sources à Tombouctou et agit en parfaite complaisance avec le Mujao. Cependant, si la nébuleuse mise sur cette région qu'elle contrôle proportionnellement, il n'en demeure pas moins qu'elle subit d'importants déficits ailleurs. En effet, plus d'une douzaine de ses éléments a été mise hors d'état de nuire à Tébessa dont des Libyens et Tunisiens, comme rapporté dans nos précédentes éditions, mais aussi suite à la neutralisation de nombreux de ses émirs au courant des mois derniers et le démantèlement des réseaux de soutien, dont le dernier en date remonte à mardi à Tipasa où pas moins de sept éléments composant une cellule de soutien ont été arrêtés par les forces de la Gendarmerie nationale.