La justice conforte leur mouvement Devant le blocage de la situation et la sourde oreille des autorités compétentes, 10 étudiants ont entamé une grève de la faim le 24 février dernier. Livrés à eux-mêmes, les étudiants de l'Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l'audiovisuel, ont organisé, hier, une conférence de presse à l'extérieur de l'institut sis à Bordj El Kiffan à Alger. N'ayant pas pu accéder à l'intérieur de l'institut, ce sont les étudiants qui sont sortis pour animer la conférence devant le portail principal de l'établissement. Ces derniers sont revenus sur le mouvement de grève qu'ils ont entamé depuis plusieurs semaines, tout en réitérant leurs revendications. Dénonçant la décision de la fermeture provisoire de l'institut prise par le ministère de la Culture, et celle consistant en l'évacuation des lieux, malgré que la justice a jugé que cette grève est légale, les conférenciers ont affirmé leur détermination à poursuivre leur mouvement jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications. «La grève est poursuivie à 100%. L'Ismas compte 102 étudiants et hormis les 12 étudiants étrangers qui n'ont pas le droit de protester, tous les 92 autres étudiants ont respecté le mot d'ordre de la grève», a indiqué, Ali Mizi, l'un des grévistes de la faim. Devant le blocage de la situation et la sourde oreille des autorités compétentes, 10 étudiants ont entamé une grève de la faim le 24 février dernier. «Quatre ont été évacués à l'hôpital et l'un d'eux a arrêté la grève sur conseil des médecins», précise M. Mizi, ajoutant que la grève de la faim reste la seule solution devant la «tyrannie administrative et la négligence» de leurs revendications. Les grévistes appellent la ministre de la Culture, Kalida Toumi, à l'ouverture des portes du dialogue autour de leurs revendications exprimées d'une manière pacifique. Selon eux, «la décision de fermer l'institut momentanément,est venue après un faux rapport adressé par le directeur de l'institut à Mme Toumi». Les grévistes demandent à la ministre de tenir ses promesses faites il y a deux ans. Ils revendiquent l'application des quatre ateliers dont l'équivalence de leur diplôme et sa revalorisation et l'ouverture d'une enquête approfondie sur la gestion de l'institut. «Toutes revendications qui sortent de ce contexte ne sont pas les nôtres et nous tenons à rappeler que nous n'appartenons à aucun mouvement ni parti politique», précisent les grévistes dans un communiqué rendu public hier. «Nous tenons à remercier ceux qui nous ont aidés pour la vulgarisation de notre grève (la presse, les télévisions, les syndicats, les artistes, les défenseurs des droits de l'homme et les personnalités politiques) pour avoir fait de notre combat une affaire d'opinion publique», lit-on encore dans le même communiqué. Dans leur combat, les étudiants de l'Ismas ont bénéficié du soutien de partis politiques et d'organisations de la société civile. Les conférenciers ont fait savoir qu'ils vont poursuivre leur mouvement de protestation jusqu'à la satisfaction de leurs revendications légitimes. A rappeler que le ministère de la Culture a expliqué, il y a quelques jours, qu'il a décidé de suspendre les cours à l'institut jusqu'à nouvel ordre et non pas de fermer cet établissement. «La décision de suspendre les cours et les activités pédagogiques à l'Ismas n'est pas arbitraire ni unilatérale. Elle a été prise en coordination avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique», avait précisé l'inspecteur général au ministère de la Culture, Rabah Hamdi.