Des responsables de la culture ont animé, hier, un point de presse à la salle Frantz-Fanon de l'Oref pour justifier la décision de la tutelle de fermer momentanément l'établissement. “La grève entreprise par les étudiants de l'Ismas était dans le but d'échapper au conseil de discipline pour absentéisme", a indiqué Rabah Hamdi, inspecteur général au ministère de la Culture. Cette déclaration a été faite, hier, lors d'une conférence de presse sur “l'état de l'Ismas" organisée à la salle Frantz-Fanon de l'Oref, durant laquelle les représentants de Khalida Toumi et le directeur de l'Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l'audiovisuel (Ismas) sont revenus sur les motifs de la fermeture de l'établissement par le ministère de la Culture. “Nous avons décidé de suspendre les cours momentanément de peur pour les grévistes de la faim et afin de protéger aussi les autres étudiants", a-t-il précisé. Questionné sur la période exacte de cette fermeture, la question est restée sans réponse ! Cette histoire a commencé lorsque “l'administration allait sanctionner les étudiants ayant réalisé environ 60 absences. Mais, ces élèves ont manifesté en interdisant l'accès aux employés de l'institut", a-t-il souligné. Et d'ajouter : “Une réunion s'est tenue au ministère avec l'un des représentants des étudiants pour trouver une solution. Finalement, ils n'ont pas coopéré et ils ont entamé une grève en janvier dernier." Le conseil de discipline a traduit “15 étudiants pour renvoi définitif et d'autres conseils auront lieu pour les autres étudiants". Pour ces absences répétitives, le conférencier a accusé les étudiants de “travailler au noir dans des boîtes privées et de négliger leurs cours". Pour sa part, Abdelaziz Benmahdjoub a justifié l'interdiction d'accès au réfectoire et à l'internat en précisant que “si les gens ne fréquentent pas leurs cours, alors il n'y aura pas de restauration !" Concernant les revendications des étudiants sur le changement du DEUA en diplôme reconnu, la formation, le matériel technique et la vie culturelle et estudiantine, Rabah Hamdi a seulement fait savoir sur ces points que “le diplôme est valable. Ce diplôme leur permet de travailler dans tous les domaines artistiques". Le ministère de la Culture et l'administration de l'Ismas ont fait “la sourde oreille" depuis des semaines et durant cette conférence, les propos de ces responsables ont tourné autour de l'absentéisme des élèves. Outre ces justifications, l'inspecteur général a reproché à la presse de ne pas avoir pris contact avec l'institut et le ministère, alors que le directeur de l'Ismas ne répondait à aucun appel. De leur côté, les grévistes rencontrés en marge de la conférence ont soutenu que “notre manifestation est dans le seul but d'obtenir nos droits ! Nous avons décidé d'entamer une grève avant l'instruction du conseil de discipline". Quant à la validité du DEUA : “Nous ne pouvons pas accéder au métier d'animateur culturel et il n'est pas classé dans la Fonction publique. Il n'a aucune valeur." Pour rappel, ces étudiants, déterminés à reconquérir leurs droits, entament leur neuvième jour de grève de la faim. Selon ces grévistes qui détiennent des preuves et des documents, cette protestation est née car “Khalida Toumi n'a pas tenu ses promesses. En 2011, après avoir initié des ateliers sur ces revendications (diplôme, formation, moyens techniques et vie culturelle), et après la lecture des rapports, elle a annoncé qu'elle allait changer les choses. Mais, rien n'a été fait !" Les deux parties se rejettent la balle depuis quelques jours, alors que des jeunes de 20 ans gèlent sous le froid dans la cour de l'Ismas. Hier seulement, un autre gréviste a été évacué en urgence à l'hôpital, soit le quatrième en trois jours ! H M