Ce n'est que la partie visible de l'iceberg La défaillance de la prise en charge des jeunes fait que l'Algérie est devenue un pays de jeunes consommateurs de drogue. D'un pays de transit de la drogue, l'Algérie est devenue un pays de consommation. Selon l'Organisation nationale des associations pour la sauvegarde de la jeunesse (Onasj) l'Algérie compte au moins 300.000 consommateurs ayant entre 15 et 35 ans, dont 12% sont des jeunes filles. Ce n'est que la partie visible de l'iceberg, puisque plusieurs cas ne sont pas encore recensés, a affirmé, hier à Alger, M.Abidat Abdelkrim président de l'Onasj lors d'une journée d'études sous le thème «La jeunesse face aux dangers de la drogue». Au cours de cette manifestation qui s'inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie préventive en matière de lutte contre la drogue en milieu juvéniles, M.Abidat a souligné que la prise en charge des jeunes toxicomanes fait défaut, citant le cas des Maisons de la culture fermant à 17h! «Il est temps de réfléchir à la meilleure manière de prise en charge et à aider les jeunes en difficulté», a-t-il signalé, tout en insistant sur le fait que nos jeunes ne sont pas malades, mais souffrent d'un problème psychosociologique qui nécessite un véritable diagnostic si on veut vraiment régler les choses. Déplorant la passivité des ministères qui pourraient apporter un plus dans la prise en charge des jeunes et l'absence totale de l'autorité paternelle, M.Abidat a annoncé le lancement d'une vaste campagne de formation intitulée «Sauvons un jeune par un jeune» visant à former en premier lieu 1000 jeunes éducateurs et éducatrices afin d'éloigner les jeunes consommateurs des malfaiteurs. «Cette campagne de prévention non-stop a pour but d'investir dans les ressources humaines, notamment que l'Algérie compte environ 70% de population ayant moins de 30 ans. Un véritable réservoir plus important que les hydrocarbures», a-t-il précisé. De ce fait, une nouvelle feuille de route, a-t-il indiqué, s'impose pour décider quoi faire de ces jeunes. On a trop parlé et perdu beaucoup de temps sans rien faire. Selon le président de l'Onasj, 500.000 enfants sont rejetés annuellement des écoles, ce qui fait que la délinquance juvénile est en augmentation. Il y a quelques jours seulement, un groupe de jeunes ayant moins de 16 ans ont agressé les gens dans le tramway en plein jour! Par ailleurs, visant à mettre fin à la violence dans les stades, l'association vient de lancer une initiative pour la lutte contre ce phénomène. «Une Coupe d'Algérie nommée «Le trophée national de la réconciliation sportive» pour récompenser l'équipe des supporters la plus disciplinée durant une année complète plus un brevet au nom de la Fifa sont créés», a annoncé M. Abidat tout en faisant savoir que 16 commissions de superviseurs (psychologues, sociologues et éducateurs) ont été installées pour superviser la Ligue professionnelle afin de classer les supporters suivant certains critères tels que l'accueil, l'organisation, les slogans, l'esprit sportif. A la fin de chaque saison, les commissions lanceront les classements et la meilleure équipe gagnera la coupe. Pour lui, cette première expérience de son genre, initiée par la société civile, aura un important impact moral sur les supporters. De plus, sont prévus des psycho-bus qui seront en contact direct avec les jeunes afin de développer l'écoute. Aussi, quatre Samu sont créés en milieu scolaire pour lutter contre la drogue, la violence et la déperdition scolaire. Il convient, par ailleurs, de rappeler que l'ordre du jour de cette journée d'étude est basé sur quatre principaux axes, à savoir: les causes de ce phénomène, ses signes, la manière d'agir avec un toxicomane et le type de drogues les plus consommées.