Le conclave qui s'ouvre aujourd'hui pour désigner le successeur de Benoît XVI devrait être court et, en tout cas, ne pas excéder quatre jours, dans la lignée de l'histoire récente. Sauf surprise, la fumée blanche devrait apparaître sur le toit de la Chapelle Sixtine entre deux et quatre jours après le début du conclave, a prédit le père Federico Lombardi, porte-parole du Vatican, devant quelque 5 000 membres des médias accrédités. A Rome, ville dont le pape est aussi l'évêque, les prévisions oscillent entre mercredi et jeudi, pour les plus prudents, soit une durée équivalente à celle qui, en 2005, avait permis l'élection de Benoît XVI, après quatre tours de scrutins. Après la démission historique de Joseph Ratzinger, le consensus pour fixer la date de début du conclave auhourd'hui a été obtenu «à une très forte majorité» des cardinaux, a précisé le père Lombardi ce qui, pour certains vaticanistes, plaide en faveur d'une élection rapide. Autre argument, selon le père Lombardi, un conclave trop long donnerait l'impression que les cardinaux sont divisés, et fragiliserait une Eglise déjà confrontée à de nombreux défis, notamment les tensions au plus sommet de son «gouvernement», la Curie romaine. Les 115 cardinaux électeurs (âgés de moins de 80 ans) ont achevé hier les «congrégations générales» qui leur ont permis de mieux se connaître. 69 d'entre eux n'avaient jamais participé à un conclave. A partir d'aujourd'hui, enfermés à clé dans la Chapelle Sixtine, selon la tradition, ils procèderont à quatre votes par jour: deux le matin et deux l'après-midi. Depuis 1903, aucun conclave n'a duré plus de cinq jours: il a fallu quatre scrutins pour élire Benoît XVI, trois pour Pie XII, en 1939, onze pour Jean XXIII (trois jours en 1958), six pour Paul VI (1963). L'élection de Pie XI, en 1922, fut la plus longue du siècle en cinq jours et quatorze tours de scrutin. Mais celle de Jean-Paul II, qualifiée de très ouverte, n'avait été obtenue qu'en 48 heures et seulement 8 tours de scrutin le 16 octobre 1978. Son prédécesseur Jean Paul Ier, qui n'a régné que trente-trois jours, avait été élu en 24 heures avec quatre tours. Pie X, le premier pape du XXe siècle, a été élu en quatre jours, le 4 août 1903. Mais le conclave, ouvert le 1er août, avait été marqué par le veto de l'empereur d'Autriche François Joseph à l'élection du cardinal Rampolla, ancien secrétaire d'Etat du pape Léon XIII. Une des premières décisions de Pie X a été d'abolir la pratique du droit d'exclusive (veto) par la constitution apostolique «Commissum nobis».