L'Algérie sera paradoxalement le créancier du FMI Le déplacement de la directrice générale du FMI à Alger n'a curieusement pas fait de bruit médiatique. La directrice du FMI devrait effectuer une visite en Algérie à partir d'aujourd'hui. Christine Lagarde va séjourner pendant trois jours à Alger. Elle aura un agenda chargé. Plusieurs rencontres avec des hauts responsables du pays sont au programme. La venue de la patronne du FMI est un témoignage des relations fortes qu'entretient cette institution avec l'Algérie. C'est également un signe fort de l'institution de Bretton Woods de coopérer avec l'Algérie. Cette visite aura pour objet de renforcer davantage le partenariat dans différents domaines. Le volet financier sera sans doute au centre des discussions. L'aisance financière dont jouit l'Algérie capte l'intérêt de l'institution mondiale qui est en quête de sous. Si le FMI a mis le paquet en dépêchant son n° 1, ce n'est pas pour rien. Le FMI va, sans doute, solliciter pour la seconde fois l'aide de l'Algérie. Celle-ci était parmi les premiers pays qui ont répondu à l'appel du FMI pour combler son déficit. Le gouvernement algérien lui a accordé un prêt de 5 milliards de dollars. Une décision vivement applaudie par la directrice du FMI. Mme Lagarde avait exprimé sa reconnaissance à l'Algérie en saluant sa contribution financière qui s'est jointe à une action concertée entre les créanciers pour s'assurer que le FMI dispose de ressources suffisantes afin de lutter contre les crises et promouvoir la stabilité économique mondiale. Afin de conforter sa capacité de prêt et contribuer à l'endiguement de la crise financière européenne, le FMI a dû solliciter les rares pays bénéficiant d'une aisance financière, dont l'Algérie, pour mettre en place son «pare-feu». Dans les rapports qu'il publie, périodiquement, ces dernières années, sur l'état de l'économie mondiale en crise de croissance, le Fonds monétaire international (FMI) pose toujours un diagnostic favorable à l'Algérie. Des encouragements sont adressés au gouvernement algérien pour les efforts accomplis, surtout depuis le lancement du premier plan 2005-2009 qui a permis de stabiliser la croissance économique du pays autour de 4%. Ce taux devrait être enregistré en 2013, selon les prévisions de la banque des banques. Il faut reconnaître que le FMI a toujours apporté son soutien à l'Algérie. Même durant les pires moments qu'a traversés notre pays, le FMI a tendu sa main. Vers la fin des années 1980, au lendemain du choc pétrolier, un moratoire financier en Algérie était inévitable aux yeux de nombreux experts. Les caisses de l ́Etat étaient vides et il fallait négocier quotidiennement des crédits à la consommation à des taux surestimés auprès des banques étrangères, en raison de la perte de confiance des marchés financiers. Pour échapper au moratoire financier, l'Algérie s'était vue obligée, vers la première moitié de la décennie 1990, de rééchelonner sa dette de 34 milliards de dollars. Dans ces moments difficiles, l ́ancien DG du FMI, le Français Camdessus, avait joué un rôle important dans l'accompagnement de l'Algérie dans la renégociation de sa dette, l'aidant à éviter la solution du pire.