Le groupe parlementaire se réunira aujourd'hui à huis clos et décidera de la suite à donner à ses protestations. Un dispositif répressif impressionnant a été mis devant le siège de l'APN. Boucliers et matraques à portée de main, les forces de l'ordre ont encerclé les députés du parti majoritaire qui organisaient un sit-in illimité devant le temple de l'hémicycle. Les parlementaires passent la quatrième nuit consécutive à l'APN. Dissuadés par la forte présence policière, les élus locaux du FLN, les responsables et les militants du parti venus nombreux prendre part à cette manifestation de rue, se sont disséminés dans les boulevards, Hocine-Aslah et Mustapha Benboulaïd, parallèles à Zighoud-Youcef. Ils ont sciemment évité la démonstration de force pour échapper à un autre matraquage. A défaut donc de battre le pavé, les militants du FLN se sont contentés de siroter des cafés dans une ambiance bon enfant. Le même spectacle a été observé jeudi au niveau «des points stratégiques» comme la Fac centrale et la Grande-Poste. Les services de Zerhouni ont eu vent d'une manifestation qui serait organisée par les militants et cadres du FLN. Le communiqué du groupe parlementaire, rendu public hier, précise, à l'opinion nationale et internationale, qu'«il s'agit d'une protestation contre les violations répétées et volontaires de la Constitution et des lois de la République par le président-candidat et son clan». Cette manifestation inédite dans les annales illustre le malaise auquel est parvenue la scène politique nationale à moins de trois mois de la présidentielle. Ainsi, un autre stade dans la contestation vient d'être franchi par le FLN, au moment où l'administration accorde l'autorisation aux redresseurs d'organiser leur «congrès étape» à l'hôtel El Aurassi. Ce sit-in constitue, en quelque sorte, une réplique physique aux redresseurs. Le congrès annoncé en grande pompe depuis des mois s'est terminé par une simple réunion. Dans son communiqué, le groupe parlementaire du FLN parle, de «violation de la Constitution et des lois de la République, d'instrumentalisation de la justice, d'impartialité de l'administration transformée en comité de soutien, d'utilisation des fonds publics pour des considérations conjoncturelles, des médias publics au service du président-candidt, d'étouffement de la liberté d'expression, de la répression des journalistes, du licenciement abusif des cadres et de la déstabilisation des partis politiques qui s'inscrivent à contresens des voeux du président-candidat».