La force de l'alliance à l'APN passe principalement par la stabilité du FLN. Les meneurs de l'alliance nationale stratégique coordonnent leurs actions en préparation de la présentation du programme du gouvernement devant les deux chambres du parlement. Selon certaines indiscrétions, des contacts ont eu lieu ces derniers jours entre la formation de Bouguerra Soltani, le MSP et le FLN avec ses deux tendances. L'objectif étant «d'unifier les rangs afin d'éviter une crise institutionnelle dans le cas où les députés restés fidèles à Benflis décideraient de faire bloc contre le programme d'Ouyahia». «Il est vrai que la crise est interne, elle concerne en premier lieu le FLN, mais il est important aussi de signaler que c'est la première force politique dans le pays», ajoute notre source. L'alliance donc voudrait éviter une crise institutionnelle, sachant que si le rejet dudit programme par les parlementaires conduisait en premier lieu à la démission du gouvernement, le deuxième rejet se traduirait par la dissolution de l'APN. Le compte à rebours a commencé dans la mesure où le programme sera déposé sur la table de la chambre basse au début de la semaine prochaine. Au plan politique, le brouillard plane toujours sur le devenir du parti majoritaire, déchiré par les clivages et épuisé par les tentatives de réunification sans suite, du moins pour le moment. Il faut dire que la force de l'alliance, notamment à l'APN, passe principalement par la stabilité au sein du FLN. Conscients de cet enjeu, «nous avons estimé qu'il était nécessaire d'aplanir les divergences au sein de cette formation». D'autant plus que le président, élu avec les 85% des suffrages prononcés le 8 avril dernier, a besoin d'une majorité absolue à l'APN pour concrétiser ses projets. En premier lieu, la réconciliation nationale, d'autant plus que le parti d'El Islah, principale force de l'opposition, pour ne pas dire l'unique actuellement, a affiché le ton en se démarquant des partis de l'alliance. Les contacts entre le MSP et le FLN servent aussi, selon les observateurs, à faire barrage à une alliance éventuelle entre le parti d'El Islah et le FLN pro-Benflis. Dans le même chapitre, le MSP a réuni ses députés hier. La rencontre qui s'est tenue à huis clos a fixé un seul point à l'ordre du jour. Il s'agit du programme du gouvernement. Contacté par nos soins, le député Fateh Guerd a indiqué que trois points de référence allaient orienter les discussions, et ce seraient : le programme du président, son discours d'investiture et les échos parvenus par le biais des ministres MSP. Aujourd'hui ce sera le tour de Bouguerra Soltani de réunir sa troupe. Concernant maintenant le programme du gouvernement, nos sources révèlent qu'un intérêt particulier est accordé à la réforme des structures de l'Etat. Notamment à travers la décentralisation des pouvoirs de décision. Une politique inspirée, notons-le, par le rapport Sbih. A la faveur de cette nouvelle orientation, plus de prérogatives seront accordées aux wilayas et collectivités locales afin de promouvoir le développement local et dépasser les entraves administratives qui bloquent les projets d'investissements. Notons que le PT et El Islah ont contesté ce projet, partant du fait que les dispositifs prévus visent de prime abord à contrôler la gestion locale, en donnant plus de prérogatives aux structures désignées par l'Etat, au détriment des élus locaux.