La directrice générale du FMI Le partenariat économique entre l'Algérie et le FMI, «ne peut être que fécond», a souligné Mme Lagarde. Elle n'est pas venu prendre, mais apprendre. C'est ce qui pourrait être le mot d'ordre de la visite de trois jours en Algérie, de la directrice générale du FMI. Même si Christine Lagarde a loué les avancées de l'Algérie en termes de gestion des recettes pétrolières et d'équilibres macroéconomiques, elle n'a pas manqué de tirer la sonnette d'alarme, concernant l'inadéquation entre le taux de croissance et le taux d'inflation. Lors d'une conférence de presse animée, jeudi, à la résidence Djenane El-Mithaq à Alger, Lagarde a affirmé que l'Algérie doit limiter les dépenses courantes de l'Etat afin de juguler l'inflation, qui a atteint près de 9% en 2012, son plus haut niveau depuis 15 ans, a estimé, jeudi à Alger la directrice générale du FMI, Christine Lagarde. «La maîtrise de l'inflation exigera le bon dosage de mesures. Heureusement, des initiatives allant dans le bon sens ont déjà été prises, que ce soit dans le budget de cette année ou la décision, en mai dernier, de resserrer la politique monétaire», a déclaré la patronne du Fonds monétaire international. Mais «d'autres décisions seront nécessaires. Je pense en particulier à un nouveau resserrement de la politique monétaire, mais aussi à la nécessité de résister à toute nouvelle pression tendant à une augmentation des dépenses courantes de l'Etat», a ajouté Mme Lagarde qui a conclu une visite de trois jours en Algérie Une éventuelle persistance de l'inflation risque «de compromettre la croissance et, avec elle, la création si essentielle des emplois. Les personnes déjà vulnérables sont celles qui souffriront le plus si l'inflation n'est pas maîtrisée», a-t-elle dit. Lagarde, a appelé les autorités algériennes à oeuvrer davantage pour améliorer l'environnement des affaires économique du pays. La règle des 49/51% imposée par la politique économique du pays ne doit pas poser de problème, notamment pour les grands secteurs de l'économie du pays, indique Mme Lagarde. «Je ne suis pas personnellement convaincue de la nécessité d'avoir un actionnariat partagé entre des investisseurs publics algériens et des investisseurs directs étrangers», a-t-elle ajouté. «Nous nous contentons d'observer ce qui se passe ailleurs dans le monde et il y a très peu de pays à ce jour qui maintiennent une règle des 49/51% tous secteurs confondus», a-t-elle ajouté. Le FMI, indique Mme Lagarde «oeuvrera à convaincre les investisseurs étrangers, afin de faire confiance aux autorités algériennes, qui sont engagées dans un chantier de réformes économiques réconfortant», soulignera-t-elle. «L'Algérie possède un potentiel humain et des richesses naturelles énormes, qui lui permettent de répondre aux besoins. Mais, il faut aller dans le sens de l'allègement des procédures d'investissements local et étranger», affirme la conférencière. Cette dernière, flanquée de Karim Djoudi, ministre des Finances et Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie, a, d'emblée, tenu à remercier l'Algérie qui a accordé un prêt de 5 milliards de dollars au FMI. «Le FMI est solvable», dit-elle pour répondre à une question portant sur le partenariat entre l'Algérie et le Fonds monétaire international. Fort de son réseau de plus de 180 pays, la directrice générale du FMI a promis que l'aide du FMI consiste, avant tout, à partager son expérience et savoir-faire avec l'Algérie qui a très bien tiré son épingle du jeu dans un contexte de crises financière, économique et politique internationales très difficiles, selon Mme Lagarde. Cette dernière a également plaidé pour développer davantage le secteur privé. Elle a appelé à des réformes «plus vastes», en particulier pour faciliter la création et la gestion d'entreprises. L'encouragement des opérateurs économiques nationaux et internationaux qui désirent investirent en Algérie, est une nécessité accrue, afin de lutter contre le chômage grandissant et le spectre de l'inflation qui menace les économies de tous les pays, mais à condition de préparer un environnement économique et financier favorable, recommande Mme Lagarde. Répondant au sujet de l'alternative qui devra remplacer les hydrocarbures, dont l'Algérie tire la part du lion de son économie, la patronne du FMI a préconisé plusieurs secteurs d'activités productives, à commencer par l'agroalimentaire, les produits pharmaceutiques, la pétrochimie, les énergies renouvelables et plus. Le partenariat économique entre l'Algérie et le FMI, «ne peut être que fécond pour les deux parties», a souligné Mme Lagarde, sans pour autant rappeler que le FMI n'a pas ménagé l'Algérie quand les caisses du pays étaient vides.