Des retrouvailles à contre coeur Les dirigeants de l'AAV demandent le retour de la peine de mort, suspendue depuis 1993. Une année après sa création, l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) constituée des partis islamistes Ennahda, El Islah et le MSP, a tenu, hier à l'hôtel Safir d'Alger, un sommet à l'occasion de son premier anniversaire. Le président du MSP, Bouguerra Soltani, a passé la présidence tournante de l'Alliance au secrétaire général du mouvement Ennahda, Fateh Rebaï. La cérémonie a été marquée par l'absence de l'un des initiateurs de l'AAV, l'ex-secrétaire général du mouvement El Islah, Hamalaoui Akkouchi, remplacé par le nouveau secrétaire général du parti, Djahid Younsi. Dans son intervention, le président du MSP a dressé le bilan d'une année d'existence, relevant les points positifs et les points négatifs de l'aventure. Créée dans le sillage du printemps des pays amazighs de l'Afrique du Nord ou Tamazgha dans l'espoir d'emboîter le pas aux islamistes tunisiens, égyptiens et marocains qui ont remporté les élections législatives, l'AAV a vécu une double déconvenue à l'occasion des législatives du 10 mai 2012 et des locales du 29 novembre 2012. Les islamistes ont, alors, dénoncé une fraude généralisée. M.Soltani a estimé, qu'à travers ces élections, deux messages sont adressés aux islamistes. Le plus important est celui-ci: «Il y a une volonté politique de maintenir l'Algérie entre les mains de l'administration. Toutes les assemblées élues, tous les partis politiques, le mouvement associatif, le gouvernement, le Parlement, n'ont aucun sens.» Dans son allocution, le président du MSP a appelé à exercer une pression sur les pouvoirs publics pour lutter contre la corruption. «Pour arrêter la corruption, il faut au préalable une pression. Cette pression est venue actuellement de l'extérieur, notamment de l'Italie, du Canada et de l'Amérique, mais nous devons, nous aussi, mettre de la pression», a-t-il indiqué, soulignant que la corruption qui pourrait exister au sein des sociétés de sous-traitance dans le sud du pays est plus importante que celle de Sonatrach. «L'AAV a deux batailles en perspective. La première concerne la lutte contre la corruption morale, administrative, financière et sociale», a indiqué l'orateur. La révision de la Constitution et l'élection présidentielle de 2014 sont d'autres défis de l'Alliance de l'Algérie verte qui défend un système parlementaire. Dans ce contexte, le secrétaire général du mouvement Ennahda, Fateh Rebaï, se demande si la révision de la Constitution se fera pour servir une personne, un clan, un parti ou le peuple? Sur un autre plan, les dirigeants de l'AAV ont plaidé pour le retour de la peine de mort, à la lumière de tous les crimes qui sont commis ces derniers jours dont le dernier en date est l'assassinat des deux enfants, Ibrahim et Haroun, à Constantine. «Il faut revenir à l'application de ce châtiment», a souligné Bouguerra Soltani, faisant remarquer que certains défenseurs de l'abolition de la peine de mort ont changé de position. Pour sa part, le secrétaire général du mouvement Ennahda, Fateh Rebaï, a estimé qu' «il était temps de revenir à l'application de la peine de mort», suspendue depuis 1993. Dans un communiqué rendu public à la fin de la cérémonie, les partis de l'AAV demandent une évaluation globale des réformes politiques entamées depuis deux ans ainsi que la généralisation des mesures prises en faveur des régions du Sud à toutes les régions du pays.