Le laboratoire d'études maritimes (LEM) a fait appel à un expert français qui va monter une équipe pour comprendre le phénomène. Le wali de Béjaïa s'est rendu hier au port de pêche de Tala Yillef. Il a pris la décision d'engager une expertise pour situer les responsabilités de cette catastrophe survenue dans la nuit de jeudi à vendredi. En effet, la mer s'est déchaînée cette nuit-là sur la côte ouest de Béjaïa. Elle a détruit en partie un port de plaisance et de pêche non encore réceptionné mettant à nue l'approximation dans la réalisation des projets d'utilité publique à Béjaïa et plus particulièrement leur suivi. Le port de pêche de Tala Yillef n'est même pas encore réceptionné pour partir prématurément, brisant ainsi le rêve de milliers de chômeurs qui, théoriquement, devaient y élire domicile pour une vie laborieuse. Mais alors qu'elle n'est même pas réceptionnée, cette infrastructure était opérationnelle. Des embarcations y ont pris place non sans soulever le courroux des pêcheurs locaux, qui accusent l'entreprise de gestion de cette infrastructure et la direction de la pêche de la wilaya d'attribuer les places d'arrimage à des étrangers, soit des pêcheurs venus des autres wilayas. Que de problèmes! Désormais, la nature a décidé de remettre tout en cause. D'abord le projet en lui-même qui est appelé à être revu de fond en comble. C'est pratiquement un autre projet qui sera lancé, selon les observateurs avertis. En l'absence de chiffres relatifs aux dégâts causés, le commun des mortels aura remarqué l'étendue de la catastrophe qui a failli coûter la vie à trois marins pêcheurs. Ce projet qui a connu un piétinement important depuis son lancement a été confié au groupement des travaux des ports de Béjaïa (Gtpb). Il s'inscrit dans le cadre d'une volonté de création de nouvelles structures pour le développement de la plaisance et de la pêche, entrant dans le sillage des programmes complémentaires de soutien à la relance économique (Pcre). Le suivi a été assuré par la direction des travaux publics, à travers sa subdivision. Encore une fois, les interrogations pleuvent. Est-ce que l'étude concernant ce projet à été faite dans les normes? Est-ce que le suivi a été régulier et sans ambages? Engagés en mars 2007, les travaux se sont longtemps éternisés. Ce marché confié à trois entreprises, dont deux entreprises nationales et une autre turque avait atteint un taux d'avancement, en mai 2011 de 85%. Ce qui s'est passé à Talla Yillef reflète, on ne peut mieux, la qualité de projets réalisés à Béjaïa. Pratiquement aucun projet d'utilité publique n'a échappé aux scandales. Lorsque ce n'est pas d'importants retards qui sont accusés, la qualité des travaux laisse toujours à désirer. Il n'y a qu'à voir l'état des routes nouvellement goudronnées pour comprendre le bâclage, qui ne peut y être sans une complicité à un niveau ou à un autre. Récemment, nous parlions sur ces mêmes colonnes de ces projets qui s'éternisent avec des avenants à couper le souffle. Le message n'a-t-il pas été compris? A bon entendeur...