Après les chômeurs du Sud, c'est au tour de ceux de la localité d'Arzew de demander, par le biais de leur mouvement, l'intervention du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. En effet, plusieurs dizaines de chômeurs sont passés à l'action en fermant hier le premier poste d'accès du pôle pétrochimique d'Arzew, le P1. Dans cette action, plusieurs autres jeunes se sont constitués en vigiles, question d'éviter les infiltrations des intrus-perturbateurs. Ce qui a motivé ces chômeurs à recourir à une telle action serait le refus des responsables de la daïra de recevoir leurs représentants aux fins de débattre de leur principale revendication dont le droit au travail. Hier matin, plusieurs dizaines de chômeurs de la ville et des quartiers limitrophes d'Arzew sont, pour le deuxième jour, revenus à la charge en observant un rassemblement de protestation reposant autour d'une seule revendication: l'accès à l'emploi. Le mouvement a, en premier lieu, été marqué devant la façade principale de la bâtisse domiciliant les différents services de la daïra d'Arzew. Dans le rassemblement qui était pacifique, les manifestants n'ont pas ménagé leurs voix pour traiter les responsables locaux et ceux de l'Anem de tous les noms d'oiseaux. «Nous vivons dans le dénuement pendant que nos responsables locaux continuent à nous bourrer la tête avec leurs promesses qu'ils ne tiennent jamais», a déploré un jeune chômeur ajoutant que «ceux-là (responsables locaux, Ndlr) continuent à afficher leur mépris à notre égard en ne prenant pas en compte nos revendications». Dans l'autre coin du rassemblement, exhibant son diplôme, un jeune dira amèrement: «Je suis âgé de 35 ans, quand est-ce que je vais rejoindre le monde du travail?» Et à un autre d'enchaîner pour s'en prendre au chef de la daïra d'Arzew, l'accusant de «vouloir étouffer les cris de détresse des chômeurs de la région». Sinon, s'est-il interrogé, pourquoi il ne veut pas nous recevoir alors que nous sommes venus le voir et lui parler seulement de nos problèmes? Sommes-nous des étrangers dans notre propre pays?» Ces deux questions ne trouveront pas de réponses tant les chômeurs ne trouvent toujours pas d'interlocuteurs ni autre terrain leur permettant d'exprimer leurs problèmes hormis le recours à des manifestations», a expliqué un autre, enveloppé du drapeau national. Ce qui semble écoeurer le plus les jeunes chômeurs d'Arzew, c'est le déferlement quotidien des adultes et des jeunes vers le pôle pétrochimique et l'entreprise du pôrt d'Arzew alors que leurs employés ne seraient ni natifs ni résidents de la daïra. Dans ce chapitre bien nommé, les protestataires d'Arzew réclament l'ouverture d'une enquête sur ce qu'ils continuent d'appeler, tout en accusant, de «délivrance des attestations de résidence à des personnes ne résidant aucunement dans la localité d'Arzew et ce, dans le but de leur recrutement aux dépens des populations locales». De son côté, la daïra a refusé de recevoir les hommes des médias sous prétexte du calendrier très chargé des responsables devant répondre aux questions des journalistes surtout après que ces derniers aient affirmé que le sujet à débattre sera axé autour des problèmes de la jeunesse d'Arzew. Le mouvement entame son troisième jour tandis que les manifestants, réunis spontanément, semblent plus que déterminés à se maintenir en place jusqu'à la satisfaction de leur revendication: le droit au travail.