Béjaïa sous tension Cette situation conflictuelle risque de prendre des proportions très graves dont nul ne peut en mesurer les conséquences. La tension est montée d'un cran depuis deux jours dans le chef-lieu de la wilaya de Béjaïa au lendemain du rassemblement de la population de la commune de Barbacha, violemment réprimé par la brigade anti-émeute. Une vive tension régnait, hier, devant le Palais de justice du chef-lieu de la wilaya. Indignés, consternés, révoltés par la répression dont a été victime la population de Barbacha suivie de beaucoup d'interpellations lors du sit-in tenu devant le siège de la wilaya dimanche dernier. Plusieurs centaines de citoyens ont convergé, hier matin, vers le tribunal de Béjaïa en signe de solidarité et de soutien aux 26 manifestants interpellés et présentés devant le procureur de la République près le tribunal de Béjaïa. Ces derniers exigeaient leur libération. En effet, après une marche suivie d'un campement des frondeurs devant le siège de la wilaya, la police a procédé à l'arrestation de 26 manifestants dont l'ex-président de l'APC de Barbacha, Mohand Sadek Akrour. Les bilans ont fait ressortir le nombre de trois blessés graves dont un présentant un traumatisme crânien transféré à l'hôpital de Sétif. Mohand Sadek animateur du mouvement de contestation, violemment réprimé, s'en est sorti avec une fracture au nez et des égratignures à la tête. Après une nuit passée à la maison d'arrêt du chef-lieu de wilaya, les manifestants interpellés ont été présentés devant le procureur pour les chefs d'inculpation suivants: attroupement illégal, marche et rassemblement non autorisés, trouble à l'ordre public, blocage des services de la wilaya, injures, insultes et agressions à l'égard du premier responsable de la wilaya et du service d'ordre de la Sûreté de wilaya. En début d'après-midi, le procureur de la République aurait transféré les dossiers au juge d'instruction qui devait décider de la libération ou de l'incarcération des manifestants interpellés. En outre, le torchon brûle désormais entre le wali de Béjaïa et la population de Barbacha, jointe dans sa cause par plusieurs associations citoyennes, des syndicats, des militants des droits de l'homme,...venus des différents coins de la wilaya.. Ils se sont révoltés contre le premier responsable de la wilaya, M. Ahmed Hamou Touhami, qu'ils désignent comme seul responsable de la dérive suite au bras d'honneur qu'il aurait adressé à l'égard de l'ex-maire de Barbacha étant interpellé par la police, d'après les premières déclarations faites par ce dernier devant le procureur général, témoigne l'un des avocats du collectif des avocats constitué pour la défense des manifestants interpellés. Accusé d'insultes et d'injures au premier responsable de la wilaya, Mohand Sadek Akrour aurait déclaré à l'un des avocats qu'il s'agissait d'une réplique au geste du wali: «J'ai répliqué au wali en lui disant que l'histoire le rattrapera un jour comme elle a rattrapé déjà l'ex-wali d'El Tarf...» Pour rappel, le wali à utilisé la force publique après que les manifestants aient procédé à la fermeture des trois portails d'accès à l'intérieur de la wilaya. Par ailleurs, cette situation conflictuelle risque de prendre des proportions très graves dont nul ne peut en mesurer les conséquences.