Cependant, il n'a pas hésité à délivrer une autorisation à l'aile conduite par Belkhadem à tenir son congrès d'étape. La campagne électorale du président de la République pour briguer un second mandat a atteint sa vitesse de croisière, à l'issue de la visite de travail et d'inspection, qu'il a effectuée dans la wilaya de Chlef. C'est dans ce sens et afin de garantir un plus grand soutien à sa candidature qu'il a été décidé de geler l'avant-projet stipulant que tout parti n'ayant pu atteindre au moins 5%, lors des échéances électorales, serait dissous. «Ce projet n'est plus à l'étude et n'a pas sa raison d'être pour le moment. L'étude du projet a été reportée à l'après- présidentielle», a affirmé, hier, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Nordine-Yazid Zerhouni, au cours d'un point de presse animé au siège de la wilaya de Chlef où le président de la République a effectué une visite de travail et d'inspection de deux jours. Le président de la République avait indiqué en 2002 que «tous les partis engagés dans les législatives n'atteignant pas le minima de 5% seraient dissous de fait». Ce revirement a été décidé, selon les observateurs, pour garantir au président, un meilleur soutien des petits partis qui ne cessent de proclamer leur soutien au président de la République d'autant que les grands partis à l'échelle nationale ont décidé de présenter leur propre candidat à l'image des «10 + 1». Concernant la crise qui sévit au sein du FLN, le ministre a affirmé que «selon l'arrêt de la chambre administrative de la cour d'Alger rendu en date du 30 décembre 2003, toutes les activités du FLN sont gelées. De ce fait, aucune des deux ailes n'a le droit de s'exprimer au nom du FLN». Cependant, le ministre de l'Intérieur n'a pas hésité à délivrer une autorisation à l'aile conduite par Belkhadem à tenir son congrès d'étape. Cette contradiction avec l'ordre établi par la justice, Zerhouni la justifie : «C'est la meilleure solution pour calmer les esprits d'autant que sur les 15.000 élus du FLN, 600 ont suivi le mouvement de redressement. En outre, lors des dernières sénatoriales, l'aile de Belkhadem a eu 13 sièges alors que le groupe de Ali Benflis n'a eu que 9 sièges. Donc vous voyez que les choses ne sont pas faciles à départager.» «L'Etat qui ne peut ignorer cette donne, fait en sorte que chacun puisse s'exprimer en toute liberté et dans un cadre démocratique.», a-t-il, également ajouté. Concernant le dialogue entamé par le gouvernement avec les délégués du mouvement citoyen mandatés par l'interwilayas, Zerhouni s'est interdit, en tant que ministre d'Etat, toute déclaration tant que les négociations sont en cours. Mais donnant son avis personnel, il n'a pas hésité à faire l'éloge d'Ouyahia. «Je peux dire que le gouvernement avec, à sa tête Ahmed Ouyahia, fait l'impossible pour effacer cette cicatrice du paysage national et que la Kabylie retrouvera toute sa quiétude. D'ailleurs, le gouvernement a dégagé une enveloppe de 20 milliards de dinars pour son développement.» Questionné sur l'éventuelle visite du chef de l'Etat dans la région, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a souligné : «Cette visite demeure sujette au calendrier du président», avant d'ajouter: «Si l'opportunité se présente le chef de l'Etat se fera un devoir de se rendre dans cette région de l'Algérie.» C'est dire qu'une telle visite n'est pas, pour le moment, en tout cas, inscrite dans l'agenda de M.Abdelaziz Bouteflika.