Les dirigeants arabes qui ont accordé à Doha le siège de la Syrie à la rébellion armée contre le pouvoir légal «La décision prise par la Ligue sur la Syrie est illégale et infondée, parce que le gouvernement syrien était et reste le représentant légal auprès de l'ONU», a déclaré le ministère russe dans un communiqué. Le ministère russe des Affaires étrangères a jugé hier «illégale» la décision de la Ligue arabe d'octroyer le siège de la Syrie à l'opposition au régime de Bachar al-Assad. «La décision prise par la Ligue sur la Syrie est illégale et infondée, parce que le gouvernement syrien était et reste le représentant légal auprès de l'ONU», a déclaré le ministère russe dans un communiqué. «En fait, c'est un encouragement aux forces qui, malheureusement, continuent de miser sur une solution militaire en Syrie, sans prendre en compte la souffrance des Syriens, qui grandit de jour en jour», a-t-il ajouté. A l'initiative du Qatar, la Ligue arabe a décidé d'accorder le siège de la Syrie, vacant depuis la suspension de ce pays en novembre 2011, à l'opposition. Son chef - démissionnaire - Ahmed Moaz al-Khatib a pris la parole devant les chefs d'Etat arabes réunis à Doha. Constituée à Doha en novembre 2012, la coalition de l'opposition a été reconnue par plus d'une dizaine de pays (sur plus de 200 pays dans le monde) et d'organisations internationales comme «le représentant légitime du peuple syrien». De son côté, l'Iran a dénoncé hier le «dangereux précédent» établi par la Ligue arabe après l'octroi du siège de la Syrie à l'opposition au régime de Bachar al-Assad. Lors d'un sommet à Doha, les pays arabes ont attribué mardi le siège de la République syrienne au chef démissionnaire de l'opposition, Ahmed Moaz Al-Khatib et au «Premier ministre» intérimaire Ghassan Hitto, suscitant la colère de Damas qui a dénoncé «un vol commis par l'émirat du Qatar (...) et par d'autres régimes arabes traîtres». «Attribuer le siège de la Syrie au soi-disant gouvernement provisoire est un dangereux précédent pour la Ligue arabe», a affirmé le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, cité par les médias. «De telles erreurs vont seulement venir s'ajouter aux problèmes», a ajouté le chef de la diplomatie, sans autre précisions. «Ce geste marque dans les faits la fin du rôle de la Ligue (arabe) dans la région», a ajouté le ministre adjoint des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, cité par l'agence Irna. M.Amir-Abdollahian, chargé des relations avec les pays arabes et africains, a averti que d'autres membres de l'institution panarabe pourraient subir le même sort dans l'avenir. Dans un entretien avec l'agence iranienne Fars, le vice-Premier ministre syrien Qadri Jamil a pour sa part affirmé que la population syrienne était «déçue par la Ligue arabe et ne la reconnaît plus». La Coalition de l'opposition «ne pourra jamais être considérée comme le représentant légitime du peuple syrien», a-t-il souligné. L'Iran, allié régional de Damas, dénonce régulièrement le soutien des pays occidentaux et des monarchies du Golfe aux rebelles syriens, qualifiés de «terroristes». Mardi, sous l'incitation du Qatar qui président le 24e sommet arabe, certains pays arabes ont également proclamé leur droit d'armer l'opposition contre le régime syrien. Selon le patron de la Ligue arabe Nabil Al-Arabi, il s'agit «d'établir un équilibre sur le terrain» entre l'opposition et le régime, dans le but de parvenir à une «solution politique». Seuls Baghdad et Alger ont exprimé leurs réserves et le Liban s'est distancié du texte. Le conflit syrien, déclenché en mars 2011 par une rébellion qui s'est militarisée en guerre civile, a fait plus de 60.000 morts et un million de réfugiés.