La nature et le lieu de l'attaque ainsi que la vie des otages imposaient une prudence dans l'information. Un séminaire sur la communication institutionnelle va se tenir fin juin à Alger, a annoncé, jeudi, le ministre de la Communication, Mohamed Saïd devant l'Assemblée populaire nationale (APN). Ce séminaire national, en préparation au niveau de son département ministériel, devrait dégager «une feuille de route pour pallier le déficit accusé en matière de communication institutionnelle», notamment lors de l'attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine. Depuis l'événement de janvier 2013, «une série de mesures relatives à l'organisation de la communication institutionnelle», ont été prises, a affirmé le ministre qui répondait à un député de l'Assemblée populaire nationale (APN) sur «la politique de l'information adoptée» par le gouvernement lors des incidents survenus aux frontières sud du pays. En effet, durant l'attaque de Tiguentourine la «propagande terroriste» était la principale source d'information de plusieurs médias face à ce qui semblait être une défaillance en matière de communication institutionnelle, mais qui en réalité ne l'était pas, a-t-il ajouté. La nature de l'attaque terroriste «perpétrée dans un lieu et contexte ouverts à toutes les éventualités, nous a imposé, dès les premières heures, la prudence dans la diffusion des informations dans le but de préserver la vie des otages», a-t-il souligné. L'information sécuritaire a ses règles et des caractéristiques dont il faut tenir compte pour garantir la confidentialité de la tactique et assurer la bonne mise en oeuvre du plan militaire arrêté, a insisté ce responsable. Dans tous les pays, les médias officiels, notamment la télévision, sont différents des médias privés qui visent le scoop pour gagner un audimat plus large, même au détriment de la véracité de l'information, a estimé le ministre. Le ministre a précisé, que les interventions de son département ministériel à travers les organes de presse nationaux et étrangers «directes et précises» ont constitué «une source de référence pour les médias étrangers dans leur couverture de l'événement», a-t-il dit. Pour ce qui est de la politique adoptée en matière de communication vis-à-vis des événements qui se déroulent aux frontières Sud, et particulièrement au Mali, le ministre a rappelé «la position de l'Algérie qui repose sur trois principes: la non ingérence dans les affaires intérieures du Mali, le respect de son intégrité territoriale et la recherche d'une solution pacifique entre les parties en conflit.» Selon Mohamed Saïd, «la stabilité dans les pays voisins est un facteur positif qui nous aidera à mobiliser nos énergies pour nous consacrer à la bataille de construction et d'édification». A une question relative à l'origine du complot évoqué par le Premier ministre au sujet de l'attaque de Tiguentourine, Mohamed Saïd a affirmé que «l'attaque criminelle contre le complexe gazier relevait bel et bien d'un complot», ajoutant que «l'enquête a démontré que l'attaque terroriste de Tiguentourine était préméditée et planifiée et a ciblé un secteur économique stratégique dans le but de déstabiliser le pays en sapant ses capacités économiques, et priver le peuple d'une ressource vitale». «Politiquement, le complot était prémédité dans la mesure où 32 terroristes, dont 29 étaient de différentes nationalités, sont venus de l'étranger, plus particulièrement du nord du Mali, vers l'Algérie, en passant par le Niger», a rappelé le ministre. Il a fait remarquer aussi que l'attaque terroriste avait coïncidé avec l'intervention militaire directe au Mali et l'annonce par l'Algérie qu'elle allait empêcher cette guerre de s'étendre à ses territoires par la fermeture de ses frontières terrestres et par la mobilisation de ses forces armées pour les défendre. Pour le ministre, l'attaque avait pour objectif d'entraîner l'Algérie dans cette guerre parce qu'elle avait décidé de n'envoyer aucun soldat hors de ses frontières, convaincue que la solution du conflit au Mali était politique et non militaire.