Pour répondre aux besoins des hôpitaux en termes d'approvisionnement en médicaments et consommables, Cherif Delih, directeur général de la PCH, adopte une nouvelle méthode de management en matière d'approvisionnement et gestion des stocks. «Aujourd'hui, on ne parle plus d'approvisionnement en médicaments, mais de la sécurisation de l'approvisionnement en produits pharmaceutiques», a-t-il indiqué mercredi dernier, en marge de la signature d'une convention portant sur la production du médicament entre le laboratoire privé algérien Novapharm et allemand Merck à Alger. Affichant une attitude ferme envers les opérateurs défaillants, M.Delih a ajouté que désormais «la PCH est devenue plus stricte avec les opérateurs. Ceux qui ne respectent pas leurs engagements, seront sanctionnés par une rupture de contrat», a-t-il averti. L'Expression: La pénurie de médicaments fait couler beaucoup d'encre ces derniers temps. Qu'en est-il de l'évolution de la situation? Chérif Delih: Il faut reconnaître qu'il y a une nette amélioration en approvisionnement en produits pharmaceutiques. Donc, il y a toute une gamme de produits pharmaceutiques que ce soit en consommables ou en médicaments. Il faut dire aussi que la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) a fait d'énormes efforts pour assurer la disponibilité des produits. Aujourd'hui, on ne parle plus d'approvisionnement, mais de sécurisation de l'approvisionnement en produits pharmaceutiques aussi bien dans les hôpitaux que dans les officines pharmaceutiques. Actuellement, les hôpitaux ont pu régénérer leurs stocks qui assurent les produits dans une période de 1 à 3 mois chez eux, y compris les stocks de la PCH. Ceci d'une part. D'autre part, nous allons encore sécuriser d'une façon pérenne la disponibilité des produits pharmaceutiques par l'appel d'offres qui a été effectué par la PCH. Je rappelle que c'est un appel d'offres qui va sur une période de 3 ans. Donc, même nos partenaires, auront une visibilité plus lointaine relative aux besoins qu'on peut réajuster. Maintenant, nous sommes plus stricts avec les opérateurs pour qu'ils tiennent leurs engagements. Cela dit, toute défaillance sera sanctionnée par une rupture de contrat. Il est aussi question d'une quantité importante des produits périmés. Qu'en est-il des solutions envisagées pour réduire les pertes? Je ne peux parler que des produits qui arrivent à terme de péremption. Il faut savoir que les produits pharmaceutiques sont périssables. Quand vous achetez du pain il y a toujours des restes. Mais, cela ne va pas dire que vous êtes contre votre propre économie. Mais par contre, nous avons pris des dispositions contractuelles qui stipulent la reprise et le remboursement des produits périmés par nos opérateurs. Peut-on dire aujourd'hui que l'établissement PCH est en mesure de répondre aux besoins du marché national en termes de disponibilité des produits pharmaceutiques? Il faut savoir que la PCH est le distributeur exclusif des hôpitaux publics et privés en Algérie. Donc, nous connaissons notre part du marché et les pouvoirs publics concernés ont facilité énormément les démarches administratives, les démarches d'acquisitions etc. Peut-on connaître le volume global du stockage des produits pharmaceutiques au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux? Nous avons une gamme de 700 produits en médicaments et plus de 2500 de produits consommables. C'est énorme comme gamme, tout en sachant qu'un opérateur local ne fabrique que deux produits. Dans le domaine du marché du médicament ou du consommable, il faut savoir qu'un seul produit à lui seul, crée le marché.