L'interwilayas a rédigé un mémorandum sur l'officialisation de tamazight, lequel sera remis ce mardi 3 février. Les archs dialoguistes réunis à Tizi-Rached, le week-end dernier, ont examiné les résultats du dernier round du dialogue: archs-gouvernement. La délégation au dialogue dont Bélaïd Abrika et Ali Gherbi ont fait un rapport de leur mission à la plénière. Une mission qui a buté sur la proposition du Chef du gouvernement de passer par un référendum pour ce qui concerne l'officialisation de tamazight. Une proposition qui, dès le départ, ne pouvait recueillir l'assentiment de la délégation. La question étant l'un des points centraux des luttes et combats des forces démocratiques et ce, depuis des décennies, les archs ne pouvant sous menace de l'ire des populations accepter la vision du gouvernement. En aparté, des délégués des archs se sont montrés très déçus de cette position du chef du gouvernement. Pour eux: «La proposition de M.Ouyahia, ne saurait être acceptée. On ne décide pas au vote son identité et sa langue!» De fait, l'interwilayas a rédigé une sorte de mémorandum sur cette question, lequel sera remis ce mardi 3 février à M.Ahmed Ouyahia. La plénière a chargé la délégation de reprendre contact le 3 février et de recommencer à discuter «d'abord et uniquement» sur le point précis de l'officialisation de tamazight. En cas d'insistance du Chef du gouvernement sur ses premiers choix: le référendum, rejeté par les archs, il est demandé à la délégation d'avoir à se retirer. Ce retrait serait alors considéré comme définitif par les archs. Les délégations présentes au conclave de l'interwilayas: Batna, Khenchela, Sétif, Bordj Bou-Arréridj, Bouira, Béjaïa, Tizi Ouzou, Boumerdès, Alger et Tipasa ont entériné ces recommandations. Donc et en cas d'échec des discussions, un conclave spécial serait convoqué en vue d' organiser le rejet de l'élection présidentielle. D'ores et déjà, chaque coordination est invitée à réfléchir et à mettre en place une commission chargée de l'élaboration du document de rejet. L'interwilayas a donc qualifié les résultats comme étant: «un recul politique manifeste» du pouvoir et de réitérer son exigence de la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur. Comme l'interwilayas se donne rendez-vous pour le 12 février prochain. Le lieu de la réunion n'a pas encore été fixé: Tizi Ouzou ayant proposé Bounouh, dans la daïra de Boghni, une manière de «réoccuper le terrain», Boghni étant à un jet de pierres de Mechtras, base et centre de l'aile opposée au dialogue, alors que Béjaïa voudrait que cette rencontre se tienne chez elle. Il reste que tous les regards se trouvent braqués sur ce prochain round de dialogue. En cas de refus manifeste du pouvoir de céder sur l'officialisation de tamazight, il y a risque de reprise de la protesta. Liées à tamazight et au refus du pouvoir de l'officialiser, refus déguisé sous cette proposition de référendum, les actions peuvent très bien regrouper du monde autour des archs et les dérapages ne seraient pas, alors, très loin. Ayant porté à bout de bras, des décennies durant, cette question, la région ne saurait accepter ce qui lui apparaît comme un déni. Et ce, d'autant plus que la nationalisation de tamazight n'a eu besoin que d'une cession du parlement réuni en ses deux chambres. L'attente, grosse d'angoisse, s'est installée en Kabylie.