La fête de l'Aïd El-Adha a été caractérisée par le recours intense au sacrifice collectif. La cherté de la bête a, en effet, refréné bien des convoitises. Même le recours à la viande de boucherie n'a pas constitué cette année l'échappatoire traditionnelle. Le prix minimum d'un mouton étant le double d'un salaire moyen, les citoyens n'ont donc eu d'autre choix que de se rabattre dans l'accomplissement du devoir religieux, sur le sacrifice collectif, avantageux à plus d'un titre. Que ce soit dans les villages ou dans les villes, cette pratique a été largement prisée. Par groupes de sept et neuf pères de famille, ces derniers se sont associés dans l'achat d'un veau. A raison de six à neuf mille dinars chacun, le groupe de citoyens, généralement des voisins dans un même village ou quartier, s'offrent une bête d'environ 80 à 90.000 dinars. De cette façon, le rite musulman est respecté avec en prime un gain considérable sur le prix de revient du kilo de viande. Dans la majorité des cas, le kilo de viande est revenu à environ 330 à 350 DA. Cette pratique du sacrifice collectif existait depuis toujours dans les villages kabyles. Elle se pratiquait généralement lors de la fête de l'Aïd El-Adha. Le mouton était alors à la portée du simple citoyen. Mais ces dix dernières années, le prix du mouton est si élevé que la bourse exsangue du citoyen paupérisé ne suffit plus. A la résidence universitaire d'Iryahen, les étudiants étrangers n'ont pas été en reste, ainsi, en collaboration avec la direction de cette structure, ils ont pu célébrer la fête de l'Aïd par un sacrifice collectif. Un veau a été acheté, pour l'occasion, par la direction pour le plaisir de la soixantaine d'étudiants africains, visiblement contents de cette initiative.