Des ministres du G8 accueillaient hier à Londres des représentants de l'opposition syrienne Cette rencontre a été organisée sous l'égide du Royaume-Uni, qui préside le G8 et milite pour une levée de l'embargo de l'UE sur les livraisons d'armes aux forces de l'opposition. Une question qui divise ses partenaires. L'opposition syrienne devait tenter à nouveau hier à Londres de convaincre certaines grandes puissances de lui fournir des armes pour faire tomber le régime du président Bachar al-Assad, au moment où les Etats-Unis disent réfléchir aux moyens d'accroître leur aide aux rebelles. Le Premier ministre de la rébellion syrienne, Ghassan Hitto, et les vice-présidents de la coalition nationale syrienne, George Sabra et Souheir Atassi, avaient rendez-vous dans la journée avec plusieurs ministres des Affaires étrangères du G8, dont le secrétaire d'Etat américain John Kerry, avant leur réunion plénière aujourd'hui dans la capitale britannique. Cette rencontre a été organisée sous l'égide du Royaume-Uni, qui préside actuellement le G8 et qui milite pour une levée de l'embargo de l'Union européenne sur les livraisons d'armes aux forces de l'opposition. Une question qui divise ses partenaires. La France, après avoir semblé être sur la même ligne, a ensuite fait savoir qu'elle n'avait pas encore arrêté sa position. Elle a fait valoir qu'il fallait d'abord établir si on pouvait «avoir confiance» dans l'opposition syrienne et a mis en avant le risque que les armes tombent aux mains des extrémistes. Une crainte partagée par Washington, qui a fourni une aide humanitaire importante à l'opposition, mais a refusé jusqu'à présent de lui accorder une aide militaire létale. Un haut responsable de l'administration américaine a toutefois déclaré hier à des journalistes que les Etats-Unis réfléchissaient à la manière d'accroître leur soutien aux rebelles. «Il ne se passe pas un jour sans que les Etats-Unis ne réfléchissent à ce qu'il est possible de faire en plus pour mettre un terme à la situation horrible» qui prévaut en Syrie, a expliqué ce haut représentant, sous couvert d'anonymat. Il s'agit d' «arriver à mettre en place un gouvernement de transition qui soit le reflet des aspirations légitimes du peuple» syrien, a-t-il ajouté, se refusant toutefois à préciser en quoi pourrait constituer cette aide accrue. Interrogé la veille sur l'éventualité d'une aide militaire américaine à l'opposition, John Kerry avait souligné «qu'il revenait à la Maison-Blanche de faire ce genre d'annonce». Il avait par ailleurs réaffirmé sa préférence pour une solution diplomatique en Syrie. Le chef de la diplomatie britannique William Hague s'est déjà entretenu mardi avec les trois représentants de l'opposition syrienne. Il a assuré que Londres et Paris allaient continuer de défendre une levée de l'embargo européen. Le conflit opposant le régime du président Assad aux rebelles syriens, qui a déjà fait 70.000 morts en deux ans selon l'ONU, devait également être au centre d'une rencontre entre John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov. Washington voudrait parvenir à assouplir la position de Moscou, allié indéfectible du régime de Damas depuis le début du conflit. La crise syrienne devait aussi être évoquée lors d'un dîner hier soir organisé pour les chefs de la diplomatie des pays les plus riches (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Italie, Japon et Russie). Une «déclaration assez forte» devrait clore leur réunion aujourd'hui à Londres, selon le haut représentant de l'administration américaine, qui a toutefois reconnu que celle-ci avait fait l'objet de «vives discussions», en raison notamment des objections russes.