Ce médicament sera produit à Constantine avec le groupe Aventis. Invité du forum El-Moudjahid, le P-DG du groupe pharmaceutique Saidal a tenu à préciser que son entreprise n'a jamais demandé le transfert du complexe d'insuline, prévu à Tizi Ouzou, vers Constantine. Cette décision a été prise en raison d'un contentieux sur le foncier entre la firme algérienne et son ancien partenaire. Concernant le projet des antibiotiques, Aoun a révélé que le complexe de Médéa se contente jusqu'à présent des médicaments de première génération. «Il est nécessaire de s'engager dans la production de la deuxième génération», recommande-t-il. Par ailleurs, le conférencier relève l'importance de la recherche scientifique dans le développement pharmaceutique. Précis et concis, il dira: «L'avenir de Saidal est dans le centre de recherche et de développement dont la mission principale est de développer la gamme Saidal». Dans la foulée, Aoun souligne que 80% des activités de ce centre visent l'amélioration de la qualité des produits. Pour mener cette tâche, le groupe pharmaceutique algérien a signé plusieurs contrats avec des universités algériennes. Répondant à une question relative au projet d'une usine spécifiquement destinée à la production d'antibiotiques, Aoun est revenu sur les péripéties du partenariat avec les Danois. Prévu pour produire de l'insuline en Algérie, ce projet n'a pu avoir lieu en raison «de l'attitude purement commerciale du partenaire». Le P-DG de Saidal n'a pas voulu s'étaler sur les causes qui ont ramené le chiffre du capital de son groupe dans ce projet de 40% à 10% en 2002. Pour ces raisons, Saidal s'est retirée et a demandé la dissolution juridique de cette société. Sur le volet coopération maghrébine et arabe, Aoun s'est montré plutôt sceptique en dépit de quelques indices positifs. On apprend, à ce propos que 32 laboratoires de pays arabes fournissent l'Algérie en médicaments. Mais ce chiffre ne doit pas cacher une réalité peu réjouissante quant à la nature des relations inter-arabes dans ce créneau. «L'union arabe de la production pharmaceutique n'a jamais mis en oeuvre ses recommandations», révèle l'orateur. Sur le plan régional, la situation n'est pas moins amère. Un seul exemple suffira pour illustrer cet état de fait. «En 1998, un pays voisin a lancé un avis d'appel d'offres auquel nous avons répondu avec des avantages en plus. Nous avons proposé un prix de 30 dollars le kilogramme. Le pays en question a préféré accepter l'offre française avec 36 dollars», révèle Aoun, sans pour autant le citer. Le seul point positif est manifestement la coopération africaine où des contrats ont été signés avec le Ghana et la République du Congo. En guise de perspectives, Saidal recommande une adéquation entre l'offre et la demande afin de rationaliser les importations estimées à 80 % de la demande nationale.