Le P-DG a assuré par ailleurs que l'usine de production d'insuline de Constantine sera fonctionnelle avant la fin de l'année. Ali Aoun, président-directeur général de Saidal, s'est montré très optimiste quant aux capacités de son groupe à faire face, en matière de médicament, à la pandémie de la grippe aviaire. Invité, hier, au Forum du journal El Moudjahid, il a soutenu : “Je ne peux pas vous dire si l'Algérie est exposée ou non au danger de la grippe aviaire. En revanche, je peux vous assurer que Saidal a les capacités pour produire le Tamiflu (un médicament antiviral) puisque les équipements existent. Nous sommes prêts à le produire à n'importe quel moment et en quantité voulue. Reste toutefois l'autorisation de le fabriquer. Pour l'obtenir, les pouvoirs publics doivent aller vers les négociations avec Roche”, a-t-il soutenu hier lors du Forum d'El Moudjahid. Roche, un groupe pharmaceutique suisse a déjà, dans son carnet, plusieurs détenteurs de licence de fabrication de son produit. Mais il a averti contre “les excès de la médiatisation” puisque, estime-t-il, la grippe aviaire “avait déjà existé et était appelée peste aviaire”. Pour ce qui est de l'usine de production d'insuline de Constantine, Ali Aoun a promis qu'elle sera fonctionnelle dès la fin de l'année en cours. Très peiné par les pressions exercées sur son groupe, il assène : “Celui qui peut construire l'usine en une année n'a qu'à se proposer.” Mi-sérieux mi-plaisantin, il a soutenu que Saidal n'est pas le metteur en scène du feuilleton de l'usine d'insuline lancé en 1994 mais du seul épisode datant de mai 2004. “Les travaux sont lancés en juin 2004 et le délai de réalisation est de 14 mois. Le projet sera fin prêt dès la fin de l'année. Nous allons relever le défi”, a-t-il précisé. Pour ce qui est du prix, il a assuré que le flacon d'insuline sera cédé entre 430 et 450 DA. Mais il s'est montré particulièrement heureux que le seul effet d'annonce, il y a de cela 6 mois, a poussé les importateurs de ce produit à baisser le prix de 800 DA à 500 DA le flacon. Mais il a tenu à avertir que son groupe ne produira pas les 5 millions d'unités tel que déjà annoncé. “Nous allons essayer de produire le maximum pour stabiliser le marché. C'est en fonction des résultats que nous allons décidé d'une augmentation ou non de la production”. Une production qui pourrait être contrariée par “les facilités accordées à l'approvisionnement de ce produit à partir de l'extérieur”. Prenant le contre-pied de nombre d'acteurs économiques nationaux, Ali Aoun n'est pas du tout inquiété par l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'Union européenne et la perspective d'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Il s'est dit “serein”, ne pas partager le “pessimisme” de ceux qui présagent pour le secteur du médicament “un naufrage similaire à celui que connaissent l'industrie du textile et les autres industries manufacturières”. Il estime même que l'exonération des droits de douanes sur la matière première sera d'un grand bénéfice pour les producteurs. S'il ne nourrit pas d'appréhension, il n'a pas moins fait cas de sa préoccupation. Tout en se félicitant de “l'écoute attentive et positive des pouvoirs publics”, il n'a pas manqué de montrer du doigt les pays fondateurs de l'OMC qui “font dans la pure discrimination en excluant les pays candidats des faveurs qu'ils se sont mutuellement consenties”. Et d'enchaîner : “D'ailleurs, la procédure d'adhésion ne prévoit pas de négociation, dans le sens où cette notion est comprise, mais soumet simplement aux Etats intéressés un questionnaire comportant plus de 100 questions “fermées” qui ne laissent évidemment aucune place à la nuance et encore moins à une quelconque exigence.” Aussi, il estime indispensable le lancement d'“initiatives de protection subtile de l'industrie pharmaceutique dans un contexte de désordre pénalisant du marché”. Pour ce qui est du bilan, Ali Aoun a indiqué qu'en 2005 son groupe a produit 116 millions d'unités/vente. Soit un chiffre d'affaires de 5,7 milliards DA contre 3,6 en 2000. “Le résultat de l'exercice est positif de 456 millions de DA en 2004. Rapporté au chiffre d'affaires, il a connu une croissance moyenne de 11% pour les 5 dernières années avec un pic de 12,5%. Ce qui constitue une profitabilité de 2,5 points supérieurs au standard de performance international (10%)”, explique-t-il. Le secret d'une telle réussite ? La maîtrise des systèmes de production et la rigueur dans le management. Comme pour mettre en exergue l'intérêt accordé par son groupe au domaine de la recherche et du développement, M. Aoun a annoncé l'enregistrement par son entreprise de 30 nouveaux produits portant ainsi sa gamme à 150 produits. ARAB CHIH