Saidal compte assurer une disponibilité permanente une fois le produit lancé. Promesse tenue, le groupe pharmaceutique Saidal a commencé à constituer son stock d'insuline. Hier, les unités de commercialisation de ce groupe au niveau d' Alger, de Annaba, et de Batna ont reçu les premières quantités d'insuline. 30.000 unités chacune, transportées à partir de l'usine de production au niveau de Constantine dans des camions frigorifiques. Un événement très important pour Saidal, qui a su relevé le défi au moment où beaucoup ont misé sur son échec. L'événement est grandiose, «les Algériens ont toutes les raisons de s'enorgueillir», déclare M.Ali Aoun, P-DG de Saidal, joint hier par téléphone. Le produit sera commercialisé à partir du début juin. «Lors de la visite du président de la République à l' usine de production, nous avons pris l'engagement devant lui et à l'égard de tous les Algériens d'entamer la commercialisation à partir de la fin mai. Nous sommes fiers aujourd'hui de constater que Saidal a su respecter ses engagements», ajoute le premier responsable de ce groupe pharmaceutique. Il faut savoir que le projet a été lancé en 2004 et le défi a été relevé en menant à terme la réalisation dans un délai de 17 mois de travaux, pour un montant de 13 millions d'euros. La production de l'insuline qui se fait en partenariat avec le laboratoire français Aventis Pharma, vise à réduire la facture de l'importation et assurer une disponibilité permanente de l'insuline. Dans ce sens, M.Aoun nous informe que d'autres quantités seront transférées dans les jours à vernir vers les unités commerciales. «Notre objectif est d'alimenter, d'une manière ininterrompue, le marché algérien», poursuit-il. L'usine de Constantine est structurée de manière à couvrir les besoins des diabétiques à 100%.Aussi, les ambitions affichées lors de lancement de ce projet tendent-elles vers une capacité de production avoisinant les 5 millions de flacons pour plus de 800.000 diabétiques à travers le territoire national. La disponibilité du médicament va être assurée, dès lors que la capacité de production annuelle est importante. Plus ambitieux encore, ce projet tendrait également vers des perspectives d'exportation de l'insuline. Le traitement coûtera entre 440 et 445 DA, selon le dosage, et remboursable à 100%. L'isuline de Saidal est déjà loin des prix internationaux (l'insuline importée coûte entre 750 et 800 DA le flacon), voire même du prix de référence appliqué par la Cnas, soit 500 DA. L'insuline de Saidal assure donc une réduction de près de 50% du prix et ce, tout en assurant une production répondant à toutes les normes internationales de fabrication. Ce qui permettra «à nos centaines de milliers de diabétiques de se passer du produit importé». L'unité de production d'insuline de Saidal, la première du genre en Algérie, emploie 120 personnes. Elle prévoit de réaliser un chiffre d'affaires annuel de 1,7 milliard de dinars. L'unité avait fait l'objet de sabotage. Le premier responsable de Saidal refuse d'anticiper sur les commanditaires de cet acte, préférant «laisser la justice faire son travail». A l'occasion de l'inauguration de l'unité, le 16 avril dernier, le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika en visite à Constantine a déclaré à cet effet, que «je connais parfaitement tous les détails de ce dossier et je peux vous rassurer que la justice fera son travail quant aux deux tentatives de sabotage orchestrées contre cette unité. Une situation qui soulève des questions sur les centres d'intérêt qui ne travaillent aucunement pour ceux des diabétiques». Le chef de l'Etat avait évoqué «les poches de corruption qui encouragent l'importation au détriment de la production nationale», citant dans la foulée, l'usine d'insuline qui devait se réaliser avec un partenaire danois, un projet lancé depuis sept ans et non concrétisé.