Initiée par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel, une résidence de production a réuni deux formations musicales issues de deux collectifs artistiques. Le premier, Zaman Fabriq, gravite autour de l'ensemble Multitudes, un collectif marseillais oeuvrant à la valorisation patrimoniale en Méditerranée. Madar, quant à lui, est un groupe algérois qui est en soi un collectif porté par les deux incontournables Amine Hamerouche dit Aminoss et Nadjib Gamoura. Le projet est né de la volonté de faire se rencontrer, dialoguer, deux instruments, ces deux morceaux de roseaux d'où émerge cette complainte si proche de la voix humaine. La kaval et el gasba. La correspondance des deux projets artistiques, ceux de Zaman et Madar, semble tellement évidente que le projet s'est imposé de lui-même. D'un côté, un groupe que l'Aarc souhaite faire évoluer vers les scènes internationales et de l'autre, un collectif rencontré au Babel Med 2012 confondant de générosité et de partage. Ce projet mettra donc en avant les compositions des deux groupes et sera construit autour d'Isabelle Couroy, flûtiste française passée maître dans le maniement de la kaval, flûte balkanique en roseau et Mokhtar Choumane, le porte-étendard de la gasba saharienne. Le challenge que ces talentueux explorateurs auront à relever et de faire dialoguer deux instruments que tout éloigne et que le souffle de la terre rapproche. La résidence s'est tenue dans les studios du Label Padidou. Un lieu aux normes et offrant les conditions d'accueil et technique favorables à l'exécution d'un tel projet. Le concert de restitution de la résidence entre Madar el Zaman Fabriq aura lieu ce soir, 18 avril, à la salle Ibn Zeydoun. Un concert placé sous le signe «Patrimoine et culture urbaine».