Partagé entre le souhait de maintenir la flambée des prix et celui d'ajuster sa production avant la fin de l'hiver, l'Opep est appelée à réduire sa production de deux millions de barils par jour dans l'espoir de garder un prix du pétrole autour de 25 dollars. D'ailleurs «une hausse de production est peu envisageable» selon M.Chakib Khelil, ministre algérien de l'Energie et des Mines «à la fois parce qu'elle risquerait de faire chuter les prix - ce que redoute l'Opep par-dessus tout - et parce que les pays membres de l'Opep produisent déjà presque au maximum de leur capacité» a-t-il précisé. En outre «si l'Opep devait décider d'augmenter sa production lors de sa prochaine réunion ministérielle de mardi à Alger, nous constaterions un rapide déclin des prix», a déclaré Chakib Khelil, jeudi à Vienne. D'ailleurs il n'est pas exclu que l'Opep décide au cours de cette réunion de réduire sa production pour contrebalancer la baisse de la demande mondiale anticipée au 2e trimestre. En effet, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole avait fait savoir qu'elle n'entendait pas augmenter sa production en dépit des cours actuellement élevés. Pour l'Opep cette hausse des prix du pétrole est due à la plongée du dollar par rapport aux autres devises qui ronge le pouvoir d'achat des pays producteurs de brut. En outre, Chakib Khelil a estimé que le niveau actuel des prix est dû à la spéculation. «Le marché est correctement approvisionné et personne n'a évoqué un manque de pétrole sur le marché» a-t-il souligné. Pour preuve, les cours du pétrole pour la livraison de mars continuaient de progresser hier pour atteindre les 29,58 dollars. Un prix appelé à stagner selon les analystes qui tablent sur un maintien à Alger des quotas de production de l'Opep.