Le ministre a aussi affirmé que le président jouit «d'une popularité exceptionnelle». A deux mois de la présidentielle, le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, soutient qu'il n'existe aucun différend entre l'institution militaire et le président Bouteflika. Invité à réagir à la dernière déclaration de Khaled Nezzar, il a affirmé, au lendemain de la l'interception du convoi terroriste à In Salah, que Bouteflika a empêché l'ANP de mettre hors d'état de nuire la meute terroriste et de libérer, en usant de la force, les otages, une trentaine de touristes occidentaux, retenus par les terroristes dans le Sud algérien. En réponse à cette accusation, le ministre de l'Intérieur a déclaré que «les institutions en relation avec la lutte contre le terrorisme travaillent en synergie». Et Zerhouni de lancer une pique en direction de Nezzar: «Posez la question au général à la retraite qui est rentré d'un séjour aux Etats-Unis. Il a peut-être d'autres d'informations.». La réponse de Zerhouni, laisse croire que l'armée n'a rien contre la candidature de Bouteflika. En d'autres termes, «le tout politique» de Bouteflika ne fera pas obstacle au candidat déterminé à briguer un deuxième mandat. L'autre point abordé dans cette conférence concerne l'invitation lancée par la présidence aux observateurs internationaux pour contrôler les élections présidentielles. Zerhouni qui affichait, à l'occasion de ses différentes sorties médiatique, son opposition à la présence d'observateurs étrangers, a estimé «qu'on aurait pu éviter cette décision», imputant cette démarche aux partis politiques. «Ils ont voulu des garanties, nous avons opté pour la garantie maximale», a-t-il déclaré. Cela dit, Zerhouni sort de sa réserve et troque sa casquette de ministre, le temps d'une motion de soutien prononcée en des termes à peine voilés. En effet, le conférencier estime que Bouteflika briguera son deuxième mandat sans trop de peine si les prochaines élections se tenaient dans la transparence. Le ministre fera quelques secondes plus tard un point d'ordre pour ajouter cette observation: «S'il décide bien sûr de se présenter à cette course». Il reviendra après à la charge pour argumenter cette confiance en les capacités de conviction du président en affirmant: «les périples du Président à travers le territoire national ont démontré qu'il bénéficie d'une popularité exceptionnelle», confirmant par là même le caractère électoraliste du marathon présidentiel. L'élection présidentielle, poursuit le ministre, sera transparente et honnête. «D'ailleurs s'il y a une personne qui n'a pas intérêt à ce que l'élection soit entachée d'irrégularité, c'est bien le président de la République», dira-t-il, renvoyant ainsi la balle aux autres candidats potentiels. Dans le même chapitre, le ministre n'a pas fixé une date pour la tenue du scrutin, précisant seulement que cela se fera dans les délais réglementaires. C'est-à-dire avant le 27 avril. «Cette élection aura lieu le 8, le 15 ou le 22 avril», révèlera le ministre, réitérant, la détermination du pouvoir de ne pas reporter le rendez-vous électoral comme il a été demandé par le FFS. Interrogé sur la révocation des élus de la Kabylie, Zerhouni a précisé, de prime abord, que le gouvernement «est loin de les considérer comme des indus élus». Il s'est abstenu de faire davantage de commentaires, se contentant de déclarer: «Un dialogue est en train de se mener entre le gouvernement et les archs et ce, dans le respect du cadre légal et de la volonté du peuple». Il ne fera aucune allusion à l'officialisation de tamazight.