Le ministre de l'Intérieur donne l'air d'être bien informé de ce qui s'est passé au Conseil constitutionnel. La décision du Conseil constitutionnel d'exclure de la course à la présidentielle d'avril, trois candidats est dépourvue d'arrière-pensées politiques. C'est ce qu'a laissé entendre, hier, le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, dans une conférence de presse organisée au siège de la wilaya d'El Oued. Evoquant la réaction de M.Taleb El Ibrahimi, qui, dans un communiqué rendu public, a dénoncé la décision, le conférencier a précisé que le verdict de l'institution de Bedjaoui n'est pas dû au fait que Wafa n'ait pas reçu d'agrément. «Taleb El Ibrahimi s'est présenté en tant que candidat libre», argumente-t-il. Autre précision, il n'est nullement dans les intentions du pouvoir d'interdire l'activité politique à Taleb El Ibrahimi. L'exclusion est due principalement au fait que «le président de Wafa n'a pas fourni un dossier remplissant tous les critères exigés, notamment en ce qui concerne les 75.000 signatures». Avant de préciser que «les candidats touchés par cette mesure ont eu des explications sur les raisons de leur écartement». En s'exprimant de la sorte, Zerhouni donne l'air d'en savoir long sur l'institution «souveraine» de Béjaoui. Sur un autre chapitre, le ministre a évalué le corps électoral à 17,5 millions d'électeurs. Le chiffre final sera communiqué le 6 mars prochain, après la clôture officielle de l'opération. Toujours dans le volet de la présidentielle d'avril, Zerhouni a démenti les informations parues dans la presse faisant état du refus du secrétaire de l'Organisation des Nations unies de l'ONU, d'envoyer «des observateurs» en Algérie et déclinant ainsi l'invitation du président Bouteflka, «Je ne pense pas que l'ONU va refuser cette invitation», a-t-il déclaré. Après avoir cautionné le congrès d'étape des redresseurs qui a été sanctionné par le soutien à la candidature de Bouteflika, le ministre de l'Intérieur, a béni, hier, le congrès des redresseurs de l'Union national de la jeunesse algérienne (Unja), qui a emboîté le pas au mouvement du ministre des Affaires étrangères, M.Belkhakem. «J'estime que ce congrès a été tenu dans le strict respect du règlement intérieur de l'Unja», atteste-t-il. Par ailleurs, le ministre explique que le dossier est à l'étude au niveau des ministères de la Jeunesse et des Sports et de l'Enseignement supérieur, tous deux dirigés par des ministres redresseurs. Yazid Zerhouni a reconnu, hier, qu'il existe des associations qui activent sans agrément. Sur le plan sécuritaire, réagissant à la possibilité de récupérer les armes distribuées, il a fait savoir que cette opération a été entamée depuis quelques années déjà: «Nous continuerons à le faire dans les régions qui connaissent encore le terrorisme.» Dans le même volet, Yazid Zerhouni a réitéré la décision relative à l'interdiction des marches et des rassemblements dans la capitale, une mesure qui restera en vigueur durant la prochaine campagne électorale. Le dossier du groupe Khalifa a été remis sur le tapis à la faveur de la réouverture de la chaîne d'informations Khalifa News. A ce sujet, le ministre a fait savoir que le retour de cette chaîne fait partie des griefs retenus contre le groupe. Par ailleurs, on note que la presse étrangère a été conviée à la visite du président Bouteflika dans la wilaya d'El Oued. Selon le ministre Zerhouni, cela obéit à la demande des médias présents. «La presse étrangère est la bienvenue en Algérie si elle le souhaite», affirme-t-il. Par ailleurs, selon certaines indiscrétions, cette invitation émane de la présidence de la République. Elle a pour objectif de donner plus de crédibilité à la candidature de Bouteflika et ce, aux yeux de l'opinion française. Notons que quelques incidents ont éclaté hier dans la commune de Regaïbia en marge de la visite du président dans la wilaya d'El-Oued. Des dizaines de jeunes ont essayé de prendre d'assaut le siège de la daïra, le groupe a été vite dispersé par la brigade anti-émeutes des jeunes ont réussi à bloquer la RN 48. Le renforcement du dispositif sécuritaire dans la ville n'a rien à voir avec les contestations, précise Zerhouni, qui a parlé de «dispositif ordinaire mis en place à chaque visite présidentielle». Dans la première journée de cette visite, le président a consacré un temps important aux zaouïas. Après s'être rendu le matin à la zaouïa Tidjania, il s'est rendu dans l'après-midi chez El Kaderia. Toutes deux ont banni la candidature de Bouteflika pour sa propre succession. Après le bain de foule qui a drainé une marée humaine, le président a procédé à plusieurs inaugurations. Le coup d'envoi a été donné à l'aéroport de Guemmar. Le palais de la Justice, le complexe sportif une direction des affaires religieuses, et un lycée, sont parmi les autres infrastructures inaugurées par Bouteflika hier. On précise que la wilaya a bénéficié d'un programme complémentaire de 6,10 milliards de dinars. Un intérêt spécial est accordé au problème de la remontée des eaux, un projet ambitieux sera lancé dans ce centre dont le coût s'élève à 17 millions de dinars.