A l'exception des privilégiés qui bénéficient des prises en charge à l'étranger, patients, médecins, personnels du secteur de la santé se plaignent des mauvaises conditions d'accueil et de travail dans les hôpitaux. Le syndicat national des praticiens de la santé (Snpsp) reprend le travail aujourd'hui, après avoir observé une grève de trois jours. Dr Lyès Merabet, secrétaire général du Snpsp, a avancé le taux global de suivi de la grève à l'échelle nationale de 82% sans pour autant enregistrer une moindre avancée dans les revendications. «Nous ne comprenons pas la position de la tutelle qui pousse au pourrissement, au point de poursuivre devant la justice des membres du syndicat, alors que la grève est légale», a-t-il déploré. D'autre part, le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a annoncé une grève illimitée à partir du 29 avril prochain avant de radicaliser le mouvement dans le cas où les revendications ne sont pas satisfaites, a-t-on indiqué dans un communiqué rendu public. «Face à cet énième bras de fer imposé par la tutelle, le bureau national du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) appelle sa base à rester mobilisée et déterminée, jusqu'à l'aboutissement des revendications», lit-on dans le communiqué signé et cacheté le 16 avril dernier. De son côté, le Syndicat de la santé de l'Ugta qui nous a empêchés d'assister à une assemblée générale hier, à l'hôpital Lamine Debaghine, a annoncé une grève de 3 jours pour les corps communs et le personnel du paramédical. «N'ayez pas peur des chefs de service qui empêchent les travailleurs d'aller faire grève. C'est une grève légale et loyale», a dit le conférencier de l'Ugta. A l'exception des privilégiés qui bénéficient des prises en charge à l'étranger, en Algérie, patients, médecins, personnels du secteur de la santé se plaignent des mauvaises conditions d'accueil et de travail dans les hôpitaux. Les différentes salles d'attente des services de l'hôpital maillot à Bab El Oued que nous avons visité la matinée d'hier, interpellent les consciences. «Cela fait trois ans que j'attends un rendez-vous pour soigner mes yeux, mais malheureusement, j'attends depuis 6h00 matin», a révélé Majid H., âgé de 65 ans environ, rencontré dans la salle d'attente du bloc ophtalmologie. Les services urologie, ophtalmologie, les urgences sont débordés par le nombre de citoyens qui attendent leur tour à l'hôpital Maillot. «Les salles sont trop exiguës pour contenir tout le monde», selon Saâd Ferhat, 55 ans, qui tient une boite d'«implant», qu'il a achetée chez son propre ophtalmologue au prix de 18.000 DA, pour les soins de ses yeux, mais sans droit au remboursement à la Cnas. Au sujet de la restauration des patients, c'est selon les humeurs. «Je ne mange que leurs desserts généralement», a lancé un sexagénaire sur son lit d'hôpital. Malgré une erreur médicale qui a failli aggraver sa souffrance, Ali Mohamed, 82 ans, témoigne dans le calme et la sagesse morale: «Une semaine après avoir quitté l'hôpital, des complications liées à l'opération chirurgicale liée au coeur, m'ont poussé à revenir pour la deuxième fois, afin de me soigner des douleurs atroces et des insomnies quotidiennes à cause d'une mauvaise installation d'un appareil branché directement au coeur.»