Tounsi Noureddine convoqué pour officialiser sa plainte contre deux magistrats. Dans nos précédentes éditions, nous avions évoqué le combat du citoyen Tounsi Noureddine, qui continue de clamer haut et fort qu'il est victime d'une cabale policiéro-judiciaire pour le jeter en prison et protéger un médecin auteur d'une grave erreur médicale. Le 26 janvier dernier, deux convocations ont été adressées à ce citoyen pour donner suite à ses nombreuses plaintes contre les magistrats qui ont été à l'origine de sa condamnation à trois ans de prison pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort. Son frère continue de purger une peine de dix ans de prison ferme à la maison d'arrêt de Mostaganem. Les deux magistrats suspendus, l'éclatement de l'affaire Tounsi devra, dans les prochains jours, confronter le plaignant. «J'ai tous les documents prouvant mon innocence et prouvant le faux en écritures du réquisitoire et de l'instruction. Ceux qui m'ont collé une condamnation infamante, ont voulu, par leur geste, protéger un médecin auteur d'un drain thoracique qui a entraîné la mort de ma prétendue victime. C'est vrai, il y a eu rixe, je me suis bagarré avec le défunt, mais je ne l'ai pas tué», dira Tounsi. Les documents en sa possession recèlent beaucoup de détails aussi contradictoires les uns que les autres. Même le rapport de l'autopsie pratiquée sur le défunt contient des détails troublants. On y lit spécialement, «un drain pratiqué par arme blanche (?)». Depuis quand un chirurgien manie-t-il des armes blanches? Le document du réquisitoire contient, lui aussi, des détails qui auraient dû, en principe, frapper de nullité toute la procédure. Outre plusieurs dates de décès différentes, le lieu où a été supposé commis le crime diffère d'un document à un autre. Des surcharges altèrent aussi les réquisitoires. Même l'enquête policière est entachée, elle aussi, de plusieurs vices de forme qui auraient attiré l'attention de n'importe quel magistrat instructeur. L'arme du crime est tantôt un objet tranchant, tantôt un fusil harpon. Tounsi et son frère, selon le rapport de police auraient poursuivi leur victime pour la tuer à l'intérieur de son domicile, selon le rapport des faits établi par la police, alors que la reconstitution du crime s'est déroulée à l'extérieur en face de la clinique Benseraye, où Tounsi s'était rendu pour se faire soigner. Malgré tous ses appels et les détails contradictoires, Tounsi est jugé et condamné à trois ans de prison ferme. Après sa libération, et loin de baisser les bras, il entame son combat pour sa réhabilitation. «Mon combat est celui de tous les citoyens victimes de la hogra et de l'injustice. Il ne faut plus se taire. Je saisis l'occasion de la visite du président de la République pour lui lancer un message afin qu'il ordonne l'ouverture d'une enquête pour me réhabiliter dans mes droits», dira-t-il. Tounsi doit comparaître devant la chambre d'instruction n°7, aujourd'hui pour officialiser sa plainte contre le magistrat K.Boudjemaâ qui était, au moment des faits, le représentant du ministère Public, et devra aussi se présenter le 24 du mois courant à la chambre d'instruction n°6 pour apporter les éléments étayant sa plainte contre le magistrat qui était chargé de l'instruction. «J'ai beaucoup d'espoir pour cette fois, et j'attends beaucoup du nouveau procureur près la cour d'Oran qui a fait preuve d'une droiture exemplaire. J'ai adressé une plainte au parquet depuis le 15 décembre 2002 (n°1063), mais à ce jour, elle demeure sans suite. La police, quant à elle, a enregistré ma plainte au mois de juin 2003, sur réquisition du parquet n°1720/BA/02, mais j'attends toujours une suite à mes nombreuses démarches. J'espère que, pour cette fois, justice sera rendue», dira M.Tounsi. Ce dernier a aussi déposé une plainte au Conseil de l'ordre contre les médecins auteurs du drain mortel et de faux dans le rapport de l'autopsie pratiquée sur le cadavre. Les prochains jours risquent d'apporter beaucoup d'éléments à cette affaire et nous promettons à nos lecteurs de la suivre pour eux jusqu'à l'aboutissement de la vérité.