En 15 ans de direction, Ali Tounsi a mis la Sûreté nationale sur une dynamique de modernisation irréversible. Victime de la lutte contre la corruption, feu Ali Tounsi, l'ex-directeur général de la Sûreté nationale quitte un corps qu'il voulait adapter aux normes sécuritaires internationales. En 15 ans d'exercice, M.Tounsi a mené la police sur une phase de modernisation significative. Visible tant sur le plan quantitatif que qualitatif, cette modernisation a grandement contribué à la stabilité du pays. En 1995, Ali Tounsi a été rappelé pour être désigné à la tête de la Direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn) qu'il a dirigée jusqu'à son décès. Durant cette période, le défunt a joué un rôle de premier ordre dans la lutte contre le terrorisme. A l'époque, les services de sécurité étaient la cible privilégiée des groupes armés. «Les loups qui habitent la nuit» guettaient au moindre recoin un agent des corps constitués. Balle au canon et la lame aiguisée, ils promettaient l'enfer aux services de sécurité. C'est dans ce contexte de violence extrême que Ali Tounsi reprit du service. Depuis, il s'est consacré à faire de la Police nationale la cheville ouvrière du combat pour la restauration de la paix, notamment dans les zones urbaines. Après la tragédie nationale des années 1990, l'Algérie allait être endeuillée par un autre cycle de violences. En 2007, Alger fut secouée par des attentats suicides ayant coûté la vie à des centaines de citoyens. Le premier fut perpétré en décembre et le second en avril. D'un hiver sanglant, Alger est passée à un printemps apocalyptique. Cela allait-il ébranler les rangs des services de l'ordre? C'était compter sans la détermination de Ali Tounsi. Suite à ces attentats, ce dernier met en place un important dispositif sécuritaire, qui couvre Alger et ses environs. La vigilance des unités de la police et leur mobilisation permanente réduirent sensiblement les activités terroristes dans la capitale. En somme, les policiers étaient présents comme en témoignent les barrages fixes où inopinés sur les grands axes de la capitale. En outre, des unités sillonnaient les ruelles d'Alger. Sous les directives de Ali Tounsi, la Sûreté nationale est parvenue à déployer à Alger 40.000 policiers fin 2009. Important, cet effectif est quasiment le double de celui déployé une année auparavant. En 2008, seulement 23.000 agents ont été mobilisés. La capitale, qui n'a pas enregistré d'attentat islamiste depuis plus de deux ans, compte environ 3,5 millions d'habitants. Ambitieux, le chef de la police prévoyait de porter les effectifs de ses forces à 200.000 à fin 2010 contre 140.000 fin 2007. Sur un autre registre, Ali Tounsi a réussi à promouvoir le rôle de la gent féminine dans les rangs de la Sûreté nationale. Actuellement, la police compte 9000 femmes, soit 7,8% des effectifs. Dans sa stratégie, le Dgsn axait la modernisation de la Sûreté nationale sur la formation. Pour preuve, l'Algérie dispose d'une Académie de police, de 14 Ecoles supérieures de police et de 25 centres de formation. «Tounsi a consacré toute sa vie au service de la nation, à la lutte antiterroriste durant les 16 dernières années et à la modernisation de la Sûreté nationale», a souligné Noureddine Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, dans un communiqué rendu public.