Le comité national des boulangers pâtissiers, réuni, hier, en assemblée extraordinaire au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens, a adressé à la chefferie du gouvernement un ultime appel afin d'apporter des mesures d'urgence pour solutionner la crise qui secoue, depuis quelque temps, le secteur de la boulangerie. Après donc maintes requêtes déposées auprès du ministère du Commerce, un procès-verbal a été rédigé par cette instance puis adressé au chef du gouvernement. Le rapport en question est resté sans suite, ce qui a suscité le courroux des boulangers. Ces derniers ont décidé de passer la vitesse supérieure. Tout a commencé après l'augmentation du prix de la farine, «cette hausse a aggravé le déséquilibre financier déjà fragilisé par les multiples augmentations ayant touché les produits et services liés directement au prix de la baguette». Ces nouveaux prix imposés par le marché national et international pèsent lourdement sur le coût du produit, voire, la capacité de production des boulangers. Cette nouvelle donne ne correspond plus au décret exécutif du 13 avril 1996 qui a fixé le prix de la baguette de pain à 7,5 DA. Face au silence des autorités concernées, les boulangers se sont retrouvés depuis, entre le marteau et l'enclume, ils ont décidé de procéder à l'élaboration d'une plate-forme de revendications qui sera adressée aux départements de M.Boukrouh et celui de M.Benachenhou. Les représentants des boulangers des différentes wilayas du pays se sont entendus hier sur la nécessité de réorganiser le secteur de la boulangerie et ce, par la mise sur pied d'une nouvelle réglementation. La lutte contre le marché informel, le réajustement du prix de la farine, si- non, la révision du décret exécutif de 1996, la nécessité de fixer annuellement la marge bénéficiaire, sont les principaux points qui devront, selon les délégués, sortir le secteur de la boulangerie du «marasme dans lequel il se trouve plongé depuis plusieurs années». Les boulangers n'ont pas hésité à souligner enfin que le recours à la grève n'est pas à exclure. Il est à noter, par ailleurs, que le prix d'une baguette du pain a déjà atteint les 9 DA, lequel pourra connaître une autre augmentation si jamais les solutions tardent à venir.