Le ton est monté d'un cran hier lors d'une assemblée générale des boulangers tenue au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Le sujet de discorde n'était aucunement lié à la flambée du prix du blé sur le marché international ni aux autres problèmes auxquels sont confrontés les boulangers algériens. Il s'agissait surtout de la dissolution de la commission des boulangers pour des raisons qui paraissent encore floues. Le président déchu de cette commission, Mâamar Hentour, affirme ne pas comprendre les causes de cette dissolution. « Notre commission a travaillé en faveur des boulangers. Nous avons transmis un document à la chefferie du gouvernement pour la prise en charge de nos préoccupations, à savoir la révision des prix de la baguette, la réorganisation du marché du pain en Algérie ainsi que la subvention de certaines graines. Nous avons également négocié la formation de boulangers en Allemagne », plaide M. Hentour sous les cris et les imprécations de ses collègues. Il ajoute qu'une réunion se tient actuellement à Annaba en présence de nombreux cadres de l'UGCAA issus de 17 wilayas pour la préparation d'un congrès extraordinaire parallèle, une sorte, explique-t-il, de prélude à un coup d'Etat à l'actuel secrétaire général de l'UGCAA, Salah Souilah. M. Hentour estime que « la commission des boulangers a été votée dans une assemblée générale par 24 wilayas pour une durée de cinq ans et ne peut être dissoute de cette manière ». Dans la mesure où le quorum n'a pas été atteint hier, le secrétaire général de l'UGCAA a préféré reporter l'assemblée générale pour une date ultérieure. M. Souilah estime qu'il est temps de mettre « des gens qui prennent en compte les intérêts des boulangers à la tête de cette commission ». Dans un tel désordre, difficile d'évoquer le prix du pain. Tant que les dissensions persisteront au sein des boulangers, aucune protestation sur le prix de la baguette ne viendra perturber le mois du Ramadhan.