La guerre en Syrie s'est déplacée pour la première fois vers le pays alaouite, avec des bombardements par l'armée de quartiers sunnites de Banias, après un « massacre » dans un village proche attribué au régime. Alors que la guerre ne montre aucun signe d'essoufflement après plus de deux ans de violences, les Etats-Unis ont pour la première fois envisagé publiquement d'armer les rebelles. Par ailleurs, un porte-parole de la famille du journaliste américain James Foley, porté disparu depuis six mois en Syrie, a affirmé à Boston qu'il serait détenu par des agents des services du renseignement syrien. A Banias, dans l'ouest du pays, un jeune de 16 ans a été tué et son père blessé par les obus qui se sont abattus pour la première fois sur les quartiers sunnites de la ville, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui a précisé que les soldats avaient « ouvert le feu à partir des barrages où ils sont postés ». « Dans la campagne au sud de la ville, les soldats mènent une campagne de perquisitions et d'arrestations, provoquant la panique chez les habitants. Je crains qu'il n'y ait un massacre à Banias comme celui qui s'est produit jeudi à Bayda », a affirmé à le directeur de l'ONG, Rami Abdel Rahmane. Au moins 51 personnes, essentiellement des civils, ont été tuées jeudi par l'armée syrienne et ses supplétifs à Bayda, à la périphérie sud de Banias, selon l'OSDH qui précise que les décès sont le résultat d'exécutions sommaires et de bombardements. Banias compte 40.000 habitants dont 50% de sunnites et 45% d'alaouites, la religion du chef de l'Etat Bachar al-Assad, le reste étant des chrétiens et des ismaéliens. Les villages sunnites du sud de Banias abritent environ 20.000 personnes. Les sunnites ne sont que 10% à l'échelle de la province de Tartous, dont fait partie Banias, contre 80% d'alaouites. L'OSDH a diffusé une vidéo montrant plus d'une dizaine de corps de jeunes hommes gisant dans une rue, la tête baignant dans une flaque. Plusieurs corps sont entremêlés, selon les images.